Wednesday, February 28, 2007

le multiculturalisme, un défi pour la Corée?

Après mon billet sur Giordano, voici le résumé d’une conversation de bureau avec ma collègue d’AFI. Pendant la pause déjeuner, elle m’a un peu briefée sur les prochains projets menés par AFI. Grosso modo, AFI travaille sur deux projets en collaboration avec un écrivain coréen.
Le premier projet est considéré comme un facteur de pacification. Cet écrivain veut construire une bibliothèque en Irak, pour les enfants. La bibliothèque comme lieu de paix. Voilà donc un projet qui sied bien à l’oreille d’une souris dévoreuse de livres… Bien sûr, à première vue, ça sonne très utopique. Cependant, bien des projets d’AFI démarrent sur des grands rêves utopiques et finissent par devenir des réalités (comme ce Workshop auquel j’ai participé). Alors, je demande à voir ce que ça va donner…
Cet auteur a apparemment quelques antécédents dans ce type de projet. Il a mis sur pied un certain nombre de bibliothèques pour enfants en Corée, parce que les Coréens ont peu d’accès aux livres (et les livres sont chers, ici). C’est dans ce genre de situation que je me dis que j’ai bien de la chance d’être née et d’avoir été éduquée en France. Toute ma gratitude envers la politique française de démocratisation culturelle en général, qui permet à tous d’avoir accès au savoir à travers un large réseau de bibliothèques. Je suis bien payée pour le savoir, après avoir pillé consciencieusement les bibliothèques parisiennes et lilloises. Donc, quand j’en parle à mes collègues coréens, ils sont plutôt envieux de la France.
Le second projet consiste à publier un livre pour enfant en Corée, inspiré de la littérature coréenne pour enfants. La population visée est un peu particulière. Ces livres sont destinés à des enfants dont l’un des parents n’est pas coréen. Les livres seront offerts le 5 mai, jour des enfants en Corée. Ces livres sont des livres coréens pour enfants, traduits dans plusieurs langues étrangères, visant ces populations. Grosso modo, je crois que cela concernera des enfants coréens d’origine philippine ou vietnamienne. Un tel projet laisse quelques questions en suspens. D’après un certain nombre de personnes (entretiens de recherche pour mon mémoire notamment), ces enfants métisses (dont, comme vous pouvez vous en douter, le père est coréen et la mère est étrangère) sont souvent l’objet de mauvais traitements, sont souvent mal intégrés dans la société coréenne. Dans ce cas, l’objectif prioritaire serait de favoriser une meilleure intégration de ces enfants dans la société coréenne. Je ne crois pas que le fait de s’intéresser à leur différence soit la meilleure façon de procéder, puisqu’ils sont de fait Coréens. Je crois qu’en France, l’approche aurait été différente, puisque la société française fait face au multiculturalisme, de fait, grâce à ses traditions républicaines, en dépit d’une crise plus que latente actuellement. Alors, que faire ?
Oui, il est vrai, se souvenir de ses racines, de ses traditions, c’est au combien important. Peut-être anodin, mais il est bon de le dire : la diversité est source de richesse. Et ces enfants ont besoin de se souvenir de leur identité. Je me souviens de cette conversation avec Ha, une amie vietnamienne qui était dans le workshop de Gwangju. Elle m’avait raconté l’histoire de sa cousine qui s’était mariée à un Coréen. Inutile de préciser qu’il ne s’agit pas tout à fait d’un mariage d’amour. Entendez vous les espèces sonnantes et trébuchantes ??? Ce qui devrait expliquer pourquoi les enfants ne parlent pas vietnamien, bien que la mère soit d’origine vietnamienne. Le mari coréen, bien sûr, ne parle pas vietnamien, il n’essaie pas non plus d’en savoir plus sur la culture vietnamienne. Il évite aussi les contacts avec les membres de la famille vietnamienne. Cette histoire m’avait laissée amère, voire même en colère (quand bien même Ha m’affirme que sa cousine tente de mener son bout de chemin vers le bonheur). Comment cette Vietnamienne en est venue à jeter son passé, effacer son identité face à ce mari coréen qu’elle n’a pas tout à fait choisi ? Comment se fait-il que ce mari ne respecte pas la culture de son épouse ? Je suis convaincue que ces enfants métisses regretteront un jour de ne pas en savoir plus sur « l’autre côté de leur identité ». Une part des histoires pas drôles que je peux entendre en Corée. Serait ce un vœu pieu que d’espérer que les choses changent ici un jour ? Espérons le.
Bien sûr, ce type de phénomène sociologique doit être relié au fonctionnement du marché matrimonial en Corée. Le simple mot de marché matrimonial doit vous faire un peu grincer des dents, mais c’est une réalité. A. Pingol, une des “fellows” du workshop à Gwangju, démarre son article par une perspective économique (entendre, par le marché). Son article traite du problème des femmes philippines mariées à des Coréens (les femmes comme sujets sexuels). Son point de départ : il y a un surplus de corps aimants (les hommes coréens) et un manque de support pour cet amour (mais zou sont les femmes ?). Qui est le coupable ? Qui est fautif dans ce déséquilibre avéré ? Je suggère que la philosophie confucéenne pourrait être dangereuse pour la société contemporaine coréenne, dans une perspective à long terme, dans un monde de plus en plus globalisé. Les traditions confucéennes, comme vous le savez certainement, privilégient le rôle des fils dans une famille. Le fils aîné était né pour s’occuper des aînés, lui laissant un rôle clé dans la famille. Dehors, la fille. D’où, certainement, une forme de machisme en Corée. Bien que, bien sûr, il m’arrive de constater l’émergence d’un ‘girl’s power’ (la suite dans un prochain billet !). Je ne suis certainement pas une fervente féministe, comme vous le savez peut-être, mais vivre en Corée pendant quelques temps pourrait bien changer les choses (rires).
Je sais aussi combien l’éducation peut modeler une personnalité, et combien le rôle des parents est important dans la transmission des cultures et des racines. A ce sujet, je ne peux qu’être pleine de gratitude vis-à-vis de mes parents (et je ne dis pas ça parce qu’ils lisent régulièrement ce blog…). Mes parents ont consacré tout leur temps, leur énergie et leurs économie pour nous permettre, à ma sœur et moi, d’apprécier, et d’incorporer les deux cultures franco-japonaises. Cela a pris du temps, mon Japonais n’est pas parfait, mais tout cela est une richesse qui est en moi, qui façonne mon identité. C’est pourquoi je finis par me sentir fâchée quand la mère démissionne devant le père, en matière de transmission culturelle. Il est pourtant si important que les deux cultures soient reconnues par les enfants.
Je pense bien que ce billet risque de donner lieu à quelques commentaires. Je les attends… Que ce blog soit lieu de débat, aussi.

Tuesday, February 27, 2007

Multiculturalism and Korea: a challenge

Following my post on Giordano, here’s an interesting conversation I had with my colleague at AFI. During lunch, she was briefing me a little on the coming AFI projects. AFI’s working currently with a writer who’s got two projects.
The first project is related to peace building. This writer wants to build a library in Iraq for children. Library as a place for peace. The mouse, addicted to reading, is of course appealed by such a project, though it may sound utopian in the first place (but it seems that a lot of projects at AFI start like a dream and then become effective, so, let’s wait and see). Apparently, he has been quite active in implementing libraries in Korea as Korean people and children have very few access points to libraries (and books are quite pricey here). In these situations, I feel thankful towards French cultural policy/Welfare policy, that enables everyone to access to knowledge through a large network of libraries nationwide. Of course, I have dutifully vampirised libraries from Paris or Lille hehe. So, when I tell my Korean colleagues about the number of libraries/networks, they envy France.
The second project consists in editing a book for children in Korea. The aimed population is peculiar. These books aim children whose parents are not Korean. The books will be given on the 5th May –which is the Children’s day in Korea. They will be originally Korean children books translated in foreign languages targeting these children, so, mainly, I guess, Philippino children or Vietnamese children, as far as I know. Of course, this triggered questions for me. It is said that these mixed-blooded children (as you may infer, the father is Korean and the mother is foreign) are often bullied at school and badly integrated in the Korean society. So the most urgent goal would be certainly to enable a better integration of these kids, and I was not that sure that focusing on their difference was the best way to do so, as they are Koreans. In France, I’m sure the approach would have been totally the reverse, as France is a society that faces multiculturalism de facto thanks to its traditions, in spite of a certain crisis there. So, what then? Then, I remembered how important it is not to forget one’s roots. Trivial to say, but noteworthy, diversity makes wealth. And these kids need to remember who they are. I remembered having this chat with Ha, a Vietnamese friend met during my workshop in Gwangju. She was telling me roughly the story of her cousin that married a Korean. Needless to say that it was not really a love marriage, and that there were some economic stakes behind that. Which may explain why her cousin’s kids do not speak Vietnamese, though their mom is Vietnamese. The Korean husband of course does not speak Vietname, or does not try to learn about Vietnamese culture, and avoids contact with Vietnamese relatives. I was so angry, so furious, so sad when I heard this story (though my friend told me that her cousin was finding her way towards happiness by living there). How can this Vietnamese woman throw away her past, erase her identity in front of this Korean husband that she did not really choose? How come this man cannot respect his wife, and her culture? I’m convinced these Korean-Vietnamese kids will certainly regret not knowing more about the other side of their identity. These are the somehow sad stories I can hear there. Is that wishful thinking to hope that things will change some day? Let’s hope so.
This is, of course, related to how things go on the matrimonial market in Korea. Partaking of a market may sound weird, I guess, but it is true. A. Pingol, one of the fellows at my workshop in Gwangju, started her paper with this market approach analysis. Her paper tackles the issue of Philippino wives married to Korean men. Her starting point is there’s a surplus of loving body (Korean men) and a lack of support for this love (the women). Who’s the culprit, who is to blame for such an unbalanced situation? I suggest the Confucian philosophy might be harmful for the contemporary/post-modern Korean society in the long term perspective, in a globalised world. Confucian traditions, as you may know, privileges the role of sons in a family. The son was designed to take care of the elders in the family, letting him play a key role in the family. Out, yee damn’d spot (the daughter)(which often led to abortion in the old times. That's why Korean doctors tend to refuse to say the baby's sex before the babies is born). Hence a certain form of machismo in Korea. Though, I witness a kind of girl’s power emerging in the streets of Seoul (to be continued in a coming post). I am not a fervent feminist, as you may know, but living in Korea for a while may make things change (lol).
I also know how education can shape you, and how important the role of parents is in the transmission of cultures and roots. Regarding this, I can but be so thankful to my parents, who devoted time, energy and money to let my sister and I enjoy, appreciate and embody both cultures. It took us time, my Japanese is not perfect, but it is certainly a wealth I have in me that shapes my identity. That’s why I always kind of get angry when the mother in a multicultural couple “surrenders” in front of the husband in terms of cultural transmission. So important that both cultures are acknowledged by the children.
I guess this post will bring about a few comments. Looking forward to them.

carte du monde des lecteurs/readers' map

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Saturday, February 24, 2007

Nerfs en pelotte/Nervous crack down

Grrr, un samedi, et au bureau à remplir/reformater des fichiers excel pour le boulot. La joie.
Quelques photos débiles de mon environnement de travail. (mon espace dans l'open space et un gros plan sur mes adorables cahiers. Il faut rendre tendre un monde -excelisé- de brutes)

Grr; I'm still at the office though it's Saturday. Formatting excel files. Damned.
Here are some stupid pics of my desktop at the office and some views on my cutie Korean stationary. Just a rosy cute note in a world of brutes.


Thursday, February 22, 2007

A world without strangers (French version below)

On my way back to koshiwon, I came across one of these bags from a Giordano store (Giordano is a Hong Kongese brand, kind of the local Asian Gap, when it comes to marketing and packaging. Their commercial campaigns are so yummy. Starring Chang Dong Gun or Kwan Sang Woo. One of their jeans –skinny cut- suits me perfectly. Damned so tempting. I am looking forward to buying it, maybe, if I go to HK in April…)
Their slogan: a world without strangers.
I cannot help but feeling so weird, disturbed by their motto. The cosmopolitan that I’m supposed to be should shout houra and applaud. Referring to a post Europeanist perspective when frontiers would not exist anymore and so on. That also means shelving an important issue: how much Asian states are attached to the concept of sovereignty. Even though there would be cohesion at a grass-root level (a feeling of togetherness/belonging/shared beliefs, according to the in-depth interviews I’m currently reading for my article...), politicians seem to be deeply entrenched in their respective State-sovereignty approach.
The Asian Political Community to be –if wished- would then be a bottom-up process contrary to what happened in Europe (top-down process). Hence the interest of current pop culture flows (he he, sounds like my PhD-to-be thesis…) in the building of an epistemic community (a community of meaning, to make things clear, less verbiose. My comrades from European studies seminar would certainly recognize there the fourth chapter of our seminar on political and budgetary policies in the EU, by S. Collignon. Hehe. So Courtesy S. Collignon 2004 for the idea), which would support the possible birth of an Asian public opinion. However, following these few political flights of fancy, I cannot help but sticking these thoughts to the Korean context –like, actually, the Japanese context- i.e. particularly homogeneous context, just starting to face multicultural issues. In this case, wouldn’t this mention to a world without strangers a latent desire to leave the Korean society as it is, a care about cultural preservation, yet obsolete in this globalized world, on which Korea capitalises though…

Creatives and marketing directors should then learn to churn out less polemical commercial slogans.

This slogan was thus my visual slap of the day (I spent my whole day struggling with in-depth interviews, and confronting these with excel data. My eyes did not really like it…). Also made me recall and think about who I am here. Am I still a foreigner? I’m not that sure. Somehow, I start to fit in the landscape. Looks in the subway seems less inquisitive, more tender, sometimes (or did my paranoia fade water down?). Some people ask their way in the neighbourhood, sometimes. It usually ends up with my ‘murrayoo’ (dunno) and an embarrassed smile, but somehow it makes my day.

Giordano, a world without strangers

Je rentrais du bureau quand un de ces sacs de la marque Giordano m'est passé sous le nez (Giordano, une marque de Hong Kong, le Gap asiatique quand on regarde le marketing, et le packaging. Leurs campagnes de pubs sont, comment dire, miam miam miam. Avec Chang Dong Gun ou Kwan Sang Woo. Un de leurs jeans me va à merveille. J'attends de voir si oui ou non je vais à HK le mois d'avril...).
Leur slogan: a world without strangers.
Je ne peux pas m'empêcher d'être dérangée par leur slogan. La cosmopolite que je suis devrait crier houra et applaudir? Le côté post européaniste où la frontière n'existerait plus etc etc. C'est oublier combien les nations asiatiques sont encore friandes de leurs souverainetés, et que quand bien même il y a cohésion au niveau des citoyens asiatiques (un sentiment d'appartenance, de valeurs communes, à ce que je lis dans mes enquêtes pour l'article...), les politiques restent bien retranchés dans leurs positionnement respectif. La future communauté politique asiatique -si on la souhaite- serait-elle alors un mouvement bottom-up (de la base vers les sommets étatiques) contrairement à ce qui s'est passé en Europe (top-down). D'où l'intérêt des courants de culture pop (tagadam, projet de ma thèse, héhé) dans la constitution d'un espace épistémique (une communauté de sens, pour rendre moins jardonneux, mes camarades européanistes s'ils me lisent reconnaitront ici le quatrième volet du cours de politique budgétaire et financière de l'UE by S. Collignon, héhé) appuyant la naissance éventuelle d'une opinion publique asiatique. Cependant, après ces quelques envolées politiques, je ne peux m'empêcher de revenir au contexte plus coréen, d'une société -comme au Japon- particulièrement homogène, et commençant tout juste à se confronter aux problématiques multiculturelles. Dans ce cas, ce monde sans étrangers ne serait-il pas un désir latent de laisser la société corénne telle qu'elle est, ce souci de préservation culturelle pourtant désuet dans le contexte de mondialisation qui pourtant bénéficie à la Corée...
Les créa' et directeurs de marketing devraient apprendre à pondre des slogans publicitaires moins polémiques.
Ce slogan a donc constitué ma gifle visuelle de la journée (il faut dire que passer une journée à dépouiller des entretiens et à les confronter à des données excel, mes yeux n'ont pas adoré). Me rappelant aussi et m'interrogeant aussi sur qui j'étais ici. Suis je toujours si étrangère? Je n'en suis pas si sure. Je dois commencer à quelque part à faire partie du paysage. Les regards dans le métro se font moins inquisiteurs, plus tendre même, parfois (ou est ce mon niveau de paranoia qui a baissé?). Certains dans le quartier me demandent même parfois leur chemin. Euh, ça se solde par un sourire gêné et un "murrayo" (chais pas). Mais ça fait plaisir à quelque part.

Translation: coming soon guys...

Tuesday, February 20, 2007

bloggi blogga

Il est des matins ou il est nettement preferable de rester planquee sous sa couette. Ce que j’aurais du faire. Un mail desespere de ma collegue pour finir en urgence la relecture de deux horreurs pour le bouquin des Fellows du programme ACA auquel je participais. A la lecture des articles, j’avais des envies de meurtre envers ces fellows (deux d’entre eux) dont les articles etaient franchement nuls. Meme a un niveau maitrise on n’ecrirait pas des tas de conneries pareilles. Je vous epargne les jeremiades de blogman (l’article s’appelle pompeusement Autoethnography of a blog. Pfffff) et les incoherences de nunuche (pas d’intro, pas de problematique, pas de conclusion, et ca s’appelle une chercheuse…)
Quant a mon ordi il a decide de faire l intelligent aujourd hui. La batterie est morte aujourd hui. Privee de portable pendant deux jours le temps qu’on me livre une nouvelle. Heureusement face a l’adversite technologique j’ai evolue donc tout est dans mon disque dur externe…
Comme je me suis promis de rendre ce blog plus international voici la version anglaise en bas

Sometimes you’d better stay in bed… A desperate email from my colleague in the early morning made me finish the editing process of two absolutely horrible papers from the ACA fellows book. While I was reading the articles I sometimes wanted to kill them because of their bullshit articles. Even bad masters student would not write such bad stuff. Will spare you blogman’s moaning (hm hm the title of the article is autoethnography of a blog. Quite revealing about his ego…) and the irrelevance of bird-brained (no intro, no issue raised, no conclusion and she is supposed to be a researcher? Come on…)
My laptop’s battery died this morning, will have to survive two days before getting a new one. Hopefully everything’s in my external harddisk. Seems I have learnt something from the “my laptop died in Chuncheon” episode…

Monday, February 19, 2007

un peu d'économie...

Dans six mois je rentre en France, pour attaquer dans huit mois cours de gestion, finance et autres à l’ESSEC. Donc, bien sûr, je savoure ma parenthèse enchantée en Corée (quoique les trois prochaines semaines n’ont rien d’une sinécure, aie aie aie)
Ça ne m’empêche pas de porter un regard critique sur mon environnement, n’est-ce pas, comme vous avez pu le constater, en particulier le monde économique coréen.
Jusqu’il y a quelques semaines, j’avais cette fâcheuse habitude de penser en euros (1 euro = 1200 wons) et de trouver la vie vraiment pas chère ici. Des restos à 5000 wons, des chaussures pour 20000 wons, des fringues pas chères, un cagibi de 3m2 qui doit tourner autour des 150000 wons par mois (mais avec tout compris, sauf les légumes et les fruits) payé par mon boss (une Bac+5 en Corée, ça coûte pas cher en Corée, étais-je en train de penser…), un budget nourriture autour de 10 euros par semaine pour mes petit-déjeuner et diner, je me disais que je gérais plutôt bien… Je trouvais parfois que les produits d’hygiène (notamment les déos. Heureusement, dieu merci, ma sœur m’en a ramené de Paris, je ne ressemble pas à un sconse, hein) et les fruits coûtent la peau des fesses.
Sauf que, tout ceci devrait plutôt être repensé en PPA (parité de pouvoir d’achat). Voilà pourquoi j’ai toujours été une truffe en microéconomie et en macro économie. Jamais fichue d’utiliser les bons concepts au bon moment. Enfin, si maintenant, je vous expliquais que le SMIC en Corée ça n’existe pas, et qu’un serveur à Starbucks ou un vendeur dans un convenience store à Seoul ne touche que 3 dollars de l’heure, là, vous comprenez mieux pourquoi la vie est moins chère…
Quand j’explique aux Coréens qu’en France, il existe le SMIC (cad le salaire minimum, note à l’attention de mon lectorat américain, lol) , que certaines installations publiques comme la piscine sont vraiment pas chères, que nous ne manquons pas d’espaces verts (à ce titre, le Parc Monceau me manque bien ; héhé), que le métro y est moins stupide (à Séoul, marcher parfois 5-10 minutes pour une correspondance, ça me dépasse. Ceux qui se plaignent de la correspondance à Montparnasse risquent de se prendre une tatane), je fais quelques envieux. Mais, globalement, à Seoul, je n’ai pas trop de quoi me plaindre.
Bref, maintenant, je pense mon environnement économique en wons, et selon ma contrainte budgétaire (avec les deux peanuts qui se battent en duel au fond du portefeuille) et ça y est, tout ceci me semble tout de suite plus normal. Et mes trois semaines de boulot intensif devraient me tenir éloignée de toute tentation marchande… Enfin, normalement…

Une dernière pour la route qui n’a rien à voir avec ce post. Suite à mon cri « NY NY » envoyé par mail à tous les gens concernés par l’article en question (dont mon boss etc), j’ai enfin eu un signe de vie de mon maître de mémoire français, qui tiens donc, m’invite à sa table ronde pour un congrès à Paris fin septembre (plus de détails sur le site réseau Asie, un network de chercheurs sur l’Asie). Serait-il en train de regretter de ne pas m’avoir proposé de m’inscrire en thèse plus tôt ? Bien sûr, personnellement, j’aurais été la grande gagnante dans l’histoire, parce que voir toutes les opportunités de financement me passer sous le nez parce que je n’ai pas le statut de doctorante, c’est… énervant. M’enfin, pas grave, je pense que cette année passée en Corée aura été productive tant professionnellement qu’humainement, à ce stade. No regrets, même si Paris me manque un peu parfois, j’avoue.

a Itaewon

Les photos datent un peu (la faute à Euna qui est pas très rapide pour l'envoi/upload de photos... héhé). Il s'agit d'une soirée passée à Itaewon avec des amis de Euna. Itaewon c'est le quartier yankee de Seoul. Les amis de Euna sont tous des anglophones, donc profs d'anglais. Comme vous avez pu le constater, mes amis étrangers font tous pratiquement partie de la secte "le gang des profs d'anglais à Seoul", lol.



couloir du koshiwon

voilà à quoi ressemble un couloir de koshiwon (mon logement)
les chaussons attendant leurs maîtres avaient un côté un poil touchant. Bon, j'arrête les photos stupides... promis

des magasins à l'air libre

ils vendent de tout dans les rues coréennes. Ici, des bonbons et des gateaux, vers Sindorim où je bosse tous les samedis matin.


ajummas

j'oubliais les petites ajummas (vieilles femmes, ou tantes). Après les ajoshis de Jongmyo

métro séoulite

Photos depuis le métro seoulite
J'ai toujours quelques réticences à prendre des photos des gens sur le vif, mais je viens de comprendre que les gens en ont rien à faire d'être pris en photo dans le métro... en fait. Donc je m'y mettrais plus souvent

Première photo: juste la vue de Seoul la nuit, quand le métro ligne 4 traverse la rivière Hang et me livre vers Seoul rive gauche. Promis, j'en ferais une meilleure la prochaine fois

Deuxième photo: phénomène trop rare qui méritait tristement une photo (cf mon post coup de gueule en décembre). Des étrangers autre que moi dans le métro séoulite. Deux Africains et deux Philippins sur la même banquette du métro. Il faut dire que les Philippins sortent de leur coquille le dimanche pour aller à la messe en tagalog vers Hyewha.


les bras chargés de cadeaux

Pendant ces derniers jours, lunar new year oblige, j'ai vu je ne sais combien de sacs en papier surdimensionnés et de cartons contenant les cadeaux de Seol Nal.
Ici, deux soeurs en train de trimballer leurs 10 kilos de clémentines dans le métro.

Daehangno, affiches

Daehangno, c'est l'avenue où l'on trouve tous les théâtres et music halls de Seoul. Accessoirement, des restos, et des bars, très sympas.
EJ, une de mes cops, affirme y avoir vu Lee Byung Hun (voir posts et photos de Pusan) s'y balader. Depuis, la souris a les antennes en alerte. Mais rien vu, encore une fois...

Chais pas, ce mur était mignon, avec ses affiches.
Dois je justifier à chaque fois le pourquoi de la photo?

papaaa, achetes nous de la barbapapaaa

Je trouvais cette scène de famille trop mimi. Les enfants et la maman en hanbok réclamaient de la barbapapa à papa. ça méritait une photo.
Remarquez aussi à droite, la pub anycall avec l'actrice de my sassy girl (là j'ai la flemme de mettre la photo dans ma collection "ces acteurs vendus au grand capital)


Changgyeonggung




Changgyeonggung

Les espèces de stèle qui menent vers les escaliers sont les lieux où les notables se tenaient assis en attendant les ordres de sa majesté. Dans cette cour notamment que se tenaient les décision de justice.





Changgyeonggung





Changyeonggung

des vues d'un palais





Jongmyo suite


Jongmyo

quelques photos très touristes, depuis Jongmyo. Je trouve qu'en hiver les palais de Seoul et les temples sont plus tristounes qu'au printemps (j'avais déjà été ici l'année dernière pour Jongmyo Daije. Que je ne louperais pas cette année, cette fois!)





réunions de famille au palais

J'avais envie de capturer quelques moments d'authenticité coréenne (la souris, en mode reporter dans l'âme, haha) pendant les "vacances" de Seol Nal (lunar new year), ce qui explique pourquoi je m'étais dirigée vers Changgyeonggung (un palais), puisque mon indic (site internet visit Seoul) précisait que c'est là qu'on pouvait trouver des familles coréennes en train de profiter des vacances, et bingo!
je vous laisse apprécier les mines rieuses des petits Coréens jouant avec leurs parents. Durant ma phase prise de vue, les parents venaient même m'inviter à jouer, c'est dire, haha. Pour ceux qui trouvent que les tenues des enfants ici sont criardes, oui, c'est monnaie courante ici. Les filles au primaire s'habillent toutes en rose fuchsia ici. Il faudrait que j'arrive à chopper une photo un de ces quatre. Appréciez aussi les quelques petits mômes tout mimis dans leurs hanboks (vêtement traditionnel coréen).





ajoshis devant Jongmyo

Devant Jongmyo (un temple qui contient les tablettes des rois coréens).
Dimanche après midi, je cherchais l'entrée de Jongmyo, quand soudain je me retrouvais littéralement submergée par cette marée d'ajoshis (voc: homme marié, ou oncle, terme utilisé pour désigner les papets coréens), en train de passer de bons moments entre eux. Inutile de vous dire que je me suis sentie, euh, comment dire, un peu seule dans cette nuée de vieux messieurs en train de picoler et de jouer aux échecs. Certains s'essayaient même au noraebang (karaoke) dans la rue.




Saturday, February 17, 2007

New York New Yoooooork!

ça y est, le fatidique mail est tombé.
"Votre abstract et votre projet d'article m'ont intrigué et conviennent à la problématique de l'ouvrage. Vous êtes invitée à soumettre une version révisée avant le premier juillet 2007!"
Yihaaaaaaaaa. Pardonnez le cri du coeur, mais ça fait du bien. Merci le département cinema studies, New York University Press!!!
Donc, ma première véritable publication -un chapitre dans un ouvrage- pourrait donc bien faire une apparition à l'automne!!!
Motivant pour continuer à le retravailler selon les axes que l'éditeur m'indique (approfondir le côté relations internationales et critiquer davantage que je ne le fais la consommation de ces pauvres acteurs dans la société japonaise...)

Thursday, February 15, 2007

Madame Bovary du 21ème siècle a les yeux bridés

La consommation de séries télévisées au Japon par les ménagères
Il m’est venue une idée, en lisant…
Et si la ménagère japonaise qui regarde les séries télé coréennes, c’était la nouvelle Bovary du 21ème siècle. Ce côté, je m’échappe du réel et des contraintes du quotidien dans la consommation de biens dit culturels. La réalisation de soi dans le travail de l’imaginaire etc
Idée à creuser. Comment elle est venue ? En lisant l’imaginaire de Sartre. Mon papa spirituel m’inspire toujours autant de bonnes choses. Une bonne chose que j’aie oublié ce livre à Tokyo il y a trois ans et que je le récupère cette année…

Ha's back!

ça manquait un peu d'images, donc voici le retour illustré de Ha il y a deux semaines



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