A year later… Gotta close this blog...
I came back from Seoul on the 1st August 2007. The first month in Paris was strange. Out, the excitement from conferences, Seoul. Paris-August… Getting used again to France was a bit hard. Then, came the “I’m looking for a job to pay for my MBA”. Fine. Found a job in a public bank at the communication department. Started the MBA thing…
A year later… Korea was a great experience. I sometimes miss the Aska I was there, quite audacious, broke but free. 2007-2008 was kind of a strange year, filled with duties. The finance/accounting harassment, a sometimes boring job. Hopefully, there was the orchestra that helped me in overcoming the stressful moments.
Anyways, I do hope I’ll go back there, still have a lot of places to visit, still have friends there…
Wish you also a good read if you’re just discovering this messy blog.
Cheers, A
Monday, August 04, 2008
Tuesday, August 21, 2007
un juillet consacré aux périples et conférences...
Prenons les choses dans le désordre…
Cultural typhoon s’est très bien passé. Je suis bien arrivée au Japon. Tout va bien, la Corée me manque cependant.
Maintenant, dans l’ordre, par points. On voit que la souris est un animal qui a essayé d’être organisé ces derniers temps…
Je m’appelle Kyoko M..
C’est comme ça qu’elle s’appelle ma maman coréenne d’adoption. Une dame toute chaleureuse, qui habitait dans mon quartier vers Naebang yok. Toujours souriante, un mot gentil quand je rentrais du boulot fatiguée ou parfois de mauvais poil. Elle était souvent debout avec la dame à odeng, à papoter en grignotant deux trois trucs. Elle m’a parfois offert deux trois trucs à grignoter que la dame à odeng vendait, alors, pour le dernier jour où je passais devant, je ne pouvais pas l’ignorer, ne pas lui dire au revoir. Donc, elle m’a offert mon espèce de blinis fourré au sucre roux que j’aimais bien l’hiver. Et donc, j’ai écouté son histoire. Drôle de dame. Son Japonais est courant, mais elle aime bien parfois un peu tester mon mauvais coréen… Kyoko san était une ancienne danseuse, les danses traditionnelles coréennes bien sûr. Dans sa jeunesse, elle est partie plusieurs fois au Japon pour des spectacles de danse. C’est ainsi qu’elle rencontre son mari, un Japonais dans le Kansai. Elle a aussi une fille qui a presque mon âge, 22 ou 23 ans je crois. Elle me montre la photo de sa fille, quand elle était petite. Je sens la fierté de la maman, mêlée à de la gêne. Elle continue de dire, à chaque fois qu’elle me croise, qu’elle aurait aimé avoir une fille comme moi, et m’a adopté dans son cœur. Phénomène assez drôle en Corée, je suis très populaire auprès des mamies coréennes et des cinquantenaires, les mamies coréennes auraient aimé m’avoir comme petite-fille, ou essaient de me caser avec leurs petits fils, et les cinquantenaires essaient de me caser avec leurs fils, cela donne lieu à des conversations cocasses dans le métro ou dans la rue, parfois.
Enfin, je sais que je ne repasserais plus dans l’espèce de boulevard qui me menait à ma maison, devant la marchande d’odeng, alors, j’avais envie de rendre hommage à la dame au sourire chaleureux.
Arriver à Nagoya
Partir de Séoul fut un truc un peu beurk beurk. Parce que quitter définitivement la tanière à souris signifie aussi tout ranger, tout vider. On retrouve de sacrés trésors sous le lit. Faire la valise ne fut pas une mince affaire, sachant que la surface au sol de ma piole ne me permettait que d’ouvrir à moitié la valise. J’ai du faire quelques contorsions sur le lit pour tout rentrer dedans… Panique à bord bien sûr.
Arriver à Nagoya fut étrange. Pour moi, mettre les pieds au Japon, c’est bien sûr « rentrer au pays », un retour à la maison numéro deux. Un grand soulagement parce que je lis, je comprend tout ce que les gens disent ou me racontent… Seulement, dès mes premiers pas dans l’aéroport, voilà que je suis l’étrangère. Direct, l’officier de l’immigration me fait aller dans la queue des étrangers. Dans le train, les papis à qui je demande le chemin me parlent à deux à l’heure, je leur répond que je parle le Japonais, ils me demandent d’où je viens… Tant qu’on ne me dit pas que je ressemble à une Russe… Partout où je vais, les gens me prennent pour une étrangère. N’ont ils pas l’habitude de voir des étrangers à Nagoya ? Je finis par me demander si je ne pue pas le kimchi, si ça ne sort pas de mes pores, des fois que… Effectivement, la chaleur aidant, l’humidité puissance 10 par rapport à Séoul… Je n’ai qu’une envie, un bon bain, puis un dîner…
Cultural Typhoon : le lancement
Arrivée à Cultural Typhoon, je me rends compte que le film porte sur l’immigration en France, d’un réalisateur lillois qui plus est. Non pas que j’en ai assez des problématiques d’intégration… menfin, la douche était la priorité numéro un pour la souris parfumée au kimchi (imbibée de kimchi, devrait on dire)
Accueil chaleureux de Kaori Tsurumoto, prof à l’université de Nagoya, une Nagoka kko (originaire de Nagoya), adorable, efficace tout au long de Cultural Typhoon. Ma chambre à Will Aichi est un vrai palace après la tanière à souris. Dame très accueillante aussi à l’hôtel de Will Aichi, aux petits soins, vraiment.
Souris propre, direction dîner. Là, on se retrouve dans une espèce de galerie reconvertie en mini bar pour nous. De la nourriture et des bouteilles… Soirée fort agréable, où j’ai rencontré quelques autres panelistes (Marie et Suzanne, Suzanne avec qui j’ai deux points communs, une maman japonaise et une grand mère habitant à Kamakura. Le monde est petit…) et le staff de cultural typhoon. Histoire de faire connaissance en petit comité. Assez beaucoup bu de la bière, bonne pour une fois, de grandes envolées sur l’avenir de la recherche (si si) et quelques rires, qui m’a valu le titre de « jolie jeune fille à potentiel drague élevé ». J’ai été assez circonspecte, mais mes compagnons de bière affirment que je dois faire un malheur auprès des Japonais, avec mon humour d’affreuse petite souris. A voir. Ma théorie : je suis trop grande gueule pour survivre dans les bras d’un Japonais… Menfin. D’un autre côté, vivre presque un an en Asie m’a aussi permis de commencer à apprécier les charmes des mâles asiatiques…
Samedi matin : Let’s walk the cultural path! (Historic preservation of Shirakabe, Chikara and Shumoku).
Une marche culturelle dans le quartier. La veille, pendant que Tsurumoto san me conduisait à mon nouveau palace, je remarquais toutes les petites maisons anciennes adorables dans le quartier, mêlées aux nouveaux bâtiments. Tsurumoto san a dû être contente que je remarque ça assez rapidement, parce que c’est pour cette raison que ce quartier de Nagoya avait été sélectionné.
Le quartier mélange l’époque Edo, Meiji, Taisho… Jolies les maisons aux portes noires, tout au long de la rue. Rapidement, on sent en marchant, et en écoutant nos guides combien Toyota s’est imprégné dans la ville, ici une maison appartenant à un haut dignitaire, là un appareil Toyota. Entendre le nom de Toyota comme un mantra tout au long de la journée… Les guides nous racontent chaque petite histoire, rumeur attachée à tel ou tel bâtiment. Le soleil nous accompagne toute la matinée, et chatouille la peau. L’occasion aussi de rencontrer mes collègues de Cultural Typhoon. A l’heure où j’écris ce billet, bien des semaines après la fameuse matinée, ce fut un de mes meilleurs souvenirs de conférence et de voyage. Initiative de conférence d’autant plus intéressante à mes yeux puisqu’on touchait là aux notions de préservation culturelle, de respect de l’histoire… Même un arbre en dit long sur les habitants du quartier, sur les politiques du quartier, qui ne voulaient pas sacrifier un vieil arbre au nom du capitalisme et de l’urbanisme. Expérience très touchante, à étendre à bien d’autres quartiers, d’autres villes. C’est bien ce qui fait partie des éléments attachants de cultural typhoon, l’ancrage géographique auprès de la population locale.
Samedi midi: kishimen
Puisque mes dragueurs de la veille m’avaient recommandé de tester toutes les spécialités de Nagoya (et il y en a un paquet…), mes collègues et moi même sommes parties à la recherche de la spécialité locale numéro un, le kishimen. En gros, il s’agit d’un udon en plus fin. Pas mal. Nous avons bien sûr avalé ça dans le resto le plus connu du quartier, sinon ce ne serait pas drôle…
Samedi après midi : plenary session about Toyotism.
Théma un peu attendue j’imagine sur le toyotisme. Ce fut assez compliqué par moments…
Puis nous sommes passés aux sessions proprement dites. Je suis allée à la session de Tsurumoto san sur la redéfinition de la notion de public/privé à travers les projets de revitalisation communautaire. Marie Thorsten commentait les articles de Susanne Klien, Junko Michio, Kami Hideki et Masaaki Nakayama. Tous ces projets avaient comme dénominateurs communs l’espoir, l’optimisme, et une sacré volonté de créer du liant dans l’espace public. De chouettes projets en somme, auxquels il est facile d’adhérer.
Samedi début de soirée : Parasite cinema session
Après la première session, pique nique de rigueur pour estomacs affamés, histoire de repérer les têtes déjà connues, socialiser avec d’autres, etc. Vers la fin, quand la nuit tomba, des films étaient projetés à même le sol. Soirée prolongée avec Kukkee, Katrin, Martin, Susanne et Marie, sous la houlette de Iwasaki sensei, dans le quartier de Sakae. Avant, nous avons aperçu le château de Nagoya (Meijyôu, comme ils disent ici). La soirée tourna autour d’une orgie de spécialités de Nagoya. Cf les photos bien sur.
Dimanche matin.
C’est qui qui passe en conf ? C’est Bibi bien sûr ! Ma session était de 9h30 à 11h30, Transnational identity, sous la houlette de Yoko Nagao. Bonne session. Mes compagnons de galère furent Gillian Hudson et Yoshikazu Shiobara, pour la session consacrée à Transnational identity. Gillian travaillait sur la consommation de vêtements rappelant les vêtements militaires américains, revisités par des designers japonais et Shiobara présentait les dernières politiques d’immigration en Australie.
Les questions de l’audience (environ 30 personnes) furent constructives. Des questions portant sur
• les genders issues :
- pourquoi vous parlez que d’acteurs mâles dans votre article ?
- moi, en voix off : à ton avis, mon coco ? Pourquoi Lee Byung Hun, pourquoi Chang Dong Gun ? Pourquoi Kwan Sang Woo ??? Faut pas chercher de midi à quatre…
- réponse officielle : ahhh, le marketing le marketing. On surfe sur la vague coréenne, sur la consommatrice japonaise comme cible privilégiée de nos amis publicitaires
• la méthode
- quelle est la méthodologie suivie ? Comment cernez vous votre échantillon qui semble bien large ?
- moi, voix off : méthode, méthode, panique. La méthode a toujours été mon point faible. Ma méthode aura été : sur la fin, céder, et manger ces fichus Almond Chocolate après avoir résisté vaillamment pendant quelques mois…
- réponse officielle : les publicités ont été péchées sur internet (blogs, youtube, site officiel), et une analyse des horaires de diffusion a été effectuée. Echantillon pas assez varié ? Non, parce que la publicité s’adresse à tous, dans leurs diversité, à divers moments de la journée, en faisant un outil démocratique par excellence (ma thèse pour les pubs Lotte)
• la représentation des étrangers
- est ce que la représentation des acteurs coréens dans les publicités japonaises ne suit pas la représentation des acteurs occidentaux dans les années 70 80 ?
- réponse officielle : un parcours similaire dans le respect donné aux acteurs coréens, mais une différence de taille dans l’utilisation de la langue, et dans les produits auxquels sont associés les étrangers, et les Coréens.
- Comment est-ce que les acteurs coréens sont filmés par rapport aux acteurs occidentaux ?
- Après vérification au Nichibunken : une façon plus « naturelle » de filmer les acteurs coréens, alors que les Occidentaux seraient plus figés dans leurs rôles d’acteurs
J’ai apprécié la qualité des débats qui m’ont bien permis de poser de nouvelles questions sur mon articles, et creuser certains aspects mine de rien.
Dimanche après midi :
Session sur « negotiating citizenry, performing nationhood, the consciousness of modernity in East Asia”
Des articles de Lee Yong Woo, Jung Ji Hee, Choo Kukhee, Sun Yuwen, et Hiromu Nagahara.
Table ronde intéressante, avec 90% de mes amis retrouvés à UMAT après.
Approche très historique chez ces thésards de Yoshimi sensei.
Session sur « Transnational circulation of popular culture among the US, Japan and Hong Kong avec Shige Suzuki, Andy Wang, Koutaro Nakagaki, and Eriko Kosaka.
Une table ronde qui tombait pile dans mes centres d’intérêts bien sûr.
Le livre dont parle Shige a été traduit en français et me semble bien étrange… un peu hentai, théorie post nationaliste un poil douteuse, menfin. Nous avons beaucoup ri en regardant les extraits d’un film de Hong Kong, AV [un souvenir aussi de mon pote Steve de Hong Kong, très amateur de ce type de film].
Andy aussi, sur l’image de la masculinité « cool ». etc.
Sur ce, la journée s’est achevée sur une note étrange. Alors que nous attendions devant le centre de conférence à 17h pour savoir où nous allions décemment dîner et arroser le succès de Cultural Typhoon, pendant au moins 30 minutes, un car de propagande extrême droitiste tournait autour de la place, hauts parleurs vociférant des chants nationalistes. Malaise devant le centre, bien sûr. Surtout quand on disserte utopiquement sur le transnationalisme, le cosmopolitanisme et j’en passe pendant quelques jours… J’ai pris rapidement un cliché de ça. Quand on blogge on doit parler malheureusement aussi de ce genre de chose, je crois.
La journée prit fin Sakae, dans le même izakaya, avec les grands pontes de Cultural Typhoon. Ce fut très sympa. Discussions animées, conseils en tout genre. Vraiment, une soirée bien comme on les aime.
Lundi matin. Visite du château.
Comme je pense qu’il y a peu de chances que je revienne faire du tourisme à Nagoya, il fallait bien que je rende visite au fameux château de Nagoya (Meijyô de son petit nom). Martin me rejoint donc pour une visite du château. Nous avons réussi à éviter les hordes de touristes et le château était ma foi bien agencé, et la balade mâtinée de nos discussions fleurant bon les médias, la communication, tout à fait agréable.
Martin qui au début voulait juste faire la visite du château m’a finalement suivi jusqu’au jingu d’Osaka. Petite balade dans les allées boisées, puis direction le train pour chacun d’entre nous.
Lundi après midi : arrivée à taudis land, pardon, Shinimamiya à Osaka. Comment la souris s’approprie un drôle de quartier…
Arrivée à Osaka… et se rendre compte qu’on a mis les pieds dans un taudis. Voilà mon drôle de constat quand j’ai posé ma valise à Osaka… La station de train à Shinimamiya avait l’air normale pourtant. Mais non… Arrivant dans la rue de mon auberge, j’y vois des scènes de bas-fond auxquelles je n’étais vraiment pas préparée… Des travailleurs dans le bâtiment, soûls, dormant à même le sol, la bouteille d’alcool pas cher à la main, alors qu’il n’est que quatre heures de l’après midi, des hommes qui restent assis, hagards. Bref, plongée dans la misère pour la souris. Je passe au commissariat, histoire de localiser mon auberge que je ne trouvais pas. J’aurais trouvé de bon ton de la part des flics de me signifier que le quartier n’est pas des plus surs, et qu’il faudrait faire gaffe, menfin… Arrivant enfin à mon auberge, les gens m’y regardent de travers. Vous savez qu’il n’y a essentiellement que des hommes qui dorment ici ? La salle de bains est réservée aux femmes uniquement une demi heure par jour. Vous serez priée de mettre les chaussures en haut. Quoi, qui volerait une paire de taille 35 ?? Non, sous-entendu, on veut pas que d’autres sachent qu’il y ait une minette ici. C’est un quartier pas terrible ici… J’ai aussi une fille, alors je me sens un peu comme ta maman là maintenant, vu que tu es venue toute seule. Voilà à peu près ce que j’entend en arrivant… La fête…
Diner à Namba
Je décide alors d’aller vers Namba, pour manger un bout, et voir un peu Osaka de nuit. Enfin ; seulement jusqu’à 20h. Parce que les senteurs du quartier m’ont un peu refroidies… Je découvre alors une ville de son et de lumière, une ville un peu criarde, cliquetante, assourdissante. A quelque part, je me sens chez moi, les néons et le bruit me rappellent Seoul. Les visages des gens me semblent étranges. Si différents des visages que l’on trouve à Tokyo. Je croise pas mal de têtes de « bad boys » un peu à la yakuza. Les gens semblent accorder moins d’importance à l’apparence. Peut-être qu’ici, règne d’abord le verbe, ou la harangue. Les mots fusent de partout. Regard aimanté par les néons, omniprésents. Oreilles percées dans les arcades par le choc des billes de métal, dans les pachinkos. Je me pose finalement dans un restaurant où je mange un okonomiyaki, une des spécialités locales. De là, j’observe le défilé des passants qui commencent leur deuxième tour, celui des boissons, j’entend les conversations animées. Silhouettes étranges, visages chaleureux, parfois inquiétant. Endroit dont je ne maitrise vraiment pas les codes. Curieuse expérience.
Mardi matin : visite au château d'Osaka
Les guides sous-entendent que le château d’Osaka est mieux que le château de Nagoya. Ce à quoi je n’adhère pas. J’ai nettement préféré le château de Nagoya… Bon, peut être que les guides se fondent sur l’importance historique du château pour émettre leur jugement. De mon côté, j’ai nettement préféré Nagoya. Peut être est-ce parce que ma visite à Osaka a été quelque peu gâchée par la présence de G.I.s (une demi douzaine suffit à pourrir une visite ; le fait que je n’apprécie pas les G.I.s ne devrait pas être une nouveauté…).
Mardi midi : Shinsekai
Le midi, je vais à Shinsekai, près de mon drôle de quartier de résidence, histoire de voir quelques pans de l’histoire d’Osaka, cette capitale du pachinko. Ambiance étrange teintée de poussière et de naphtaline dans ce quartier, où l’on trouve d’anciennes arcades de pachinko, de théâtre tendancieux etc. J’y croque quelques takoyaji, autre spécialité d’Osaka, avant de retourner à Namba, pour faire des courses.
Mardi après midi : shopping de dougu
Les arcades de dougu (ustensiles de cuisine) sont ouverts, et je trouve tout ce qui pourrait faire de moi une parfaite cuisinière (attention, seules les intentions comptent. Et tant pis pour vos papilles, mais je n’ai rien acheté…
Voilà comment s’achève mon séjour à Osaka. J’y passe une mauvaise dernière nuit, après avoir vraiment pris un coup de peur en lisant le lonely planet, section dangers et ennuis. Ya écrit quoi ? Que le Japon est un pays sûr ; pour les hommes bien sûr. Je déguerpis donc d’Osaka au petit matin, après une visite au sentô (bain public) d’en face (la souris est un animal propre, bien sûr). Moralité de l’histoire : si vous êtes une voyageuse seule, évitez de crécher à Shinimamiya…
Mercredi matin : Kyoto
A moi donc, à midi, Kyoto. Le centre de recherches (Nichibunken), où je vais quand même faire des recherches, et être hébergée pendant quelques jours, se trouve à une heure de la gare de Kyoto. Caché dans les montagnes, un vrai lieu de retraite spirituelle (non, studieuse…). Mon hébergement après Osaka est vraiment luxueux, un studio de 20 m2 équipé, avec internet, TV satellite pour 2200 yens la nuit. Le même logement coûte 8000 yens au mois. Vraiment étonnant. Bon à savoir, si je retourne faire de la recherche au Japon ! (Attention, bon plan réservé aux chercheurs...)
Mercredi après midi : souris studieuse à Nichibunken
Je passe une après midi à naviguer sur les bases de données de Nichibunken… Passionnant, très complet. Après, le jeudi matin, et le vendredi matin, je consacre mon temps à la recherche, à dépouiller publicités sur publicités, pour mériter des après midi découverte à Kyoto…
Mercredi soir : dîner avec les chercheurs résidents de Nichibunken
Après avoir franchement galéré pour trouver de la nourriture dans les alentours (un quart d’heure à pattes sur route déserte et mal éclairée pour trouver le prochain supermarché ouvert…), me voilà en cuisine commune de la résidence, où je tombe sur les résidents chercheurs de Nichibunken. Formidable melting pot de nationalités (Taiwan, Chine, Corée, Japon), et de disciplines (histoire, sociologie, religions….). Les Chinois et les Taiwanais fêtent le départ d’un de leurs collègues, et ils ont une sacré descente (j’ai goûté à un bon échantillon d’alcools taiwanais et chinois…). J’y fais des rencontres intéressantes, tout en me sentant un peu timide (oui oui, je suis la petite jeunette parmi ces messieurs…). Notamment un chercheur en archéologie qui travaille sur les tombes… du village d’Aska ! Il me convainc donc d’aller visiter le village si j’en ai le temps.
Jeudi après midi : visite dans Arashi yama
Je travaille tellement studieusement (après avoir réussi à connecter mon ordi à l’intranet, donc, à pouvoir travailler sur la base de données de mon studio, la fête !) que je ne vois pas trop l’heure tourner. Mais bon, si on est à Kyoto, ce serait dommage de se priver de quelques visites… Je vais donc vers Arashi yama, qui n’est pas trop loin de Nichibunken. J’y vois quelques temples, de vieilles maisons, me perd un peu dans les rues. L’ambiance y est paisible, il fait beau, paysages naturels splendides, notamment le coucher de soleil sur la rivière.
Vendredi matin : entretien avec Pr Yamada
Pr Yamada travaille aussi sur la publicité et c’est lui qui a lancé cette base de données sur la publicité au Japon.
L’entretien finit plus par ressembler à une discussion qu’à un bombardement de questions de ma part, histoire de vérifier quelques hypothèses. Je suis ravie aussi de voir que mes hypothèses de recherches peuvent être prises au sérieux.
Vendredi après midi : balade de Ginkakuji à Gyon.
Comme ce n’est pas ma première visite à Kyoto, et que j’avais donc déjà visité Kinkakuji, l’un de mes objectifs durant ce séjour à Kyoto fut de visiter le pavillon d’argent.
Agréable surprise. J’ai trouvé que Ginkakuji était bien plus beau que Kinkakuji. Quelque chose de plus authentique j’imagine. La vue depuis Ginkakuji vers Kyoto y est superbe. La balade sur les flancs de montagnes dans le jardin prête à la méditation même si les touristes aux alentours ne manquent pas…
En sortant de Ginkakuji, il fallait se promener le long d’une petite rivière, sur la route appelée la route des philosophes. A mesure que les touristes se font rares, la souris sent une drôle d’ambiance un poil tristoune dans ce coin-là de Kyoto. Je visite un petit temple un peu perdu dans la montagne. Bizarrement, j’y ressens une espèce de gêne, le temple semble un peu à l’abandon, et même, mes jambes m’empêchent d’aller plus loin. J’essaie de prendre quelques photos, pour honorer la lumière paisible dans le temple, mais la photo rate, à chaque fois. Trop floue, mal cadrée. J’abandonne. Comme si une force me disait de ne pas prendre de photo, de ne pas avancer plus loin. Très très étrange… Pas loin de là, un cimetière. Probablement la source de cette force qui m’interdisait d’aller plus loin… (nota bene : oui, je crois aux fantômes…).
Je me dirige tranquillement vers Heian jingu. Tout de rouge pétant vêtu, le bâtiment m’a paru très impressionnant.
Ensuite, s’ensuit une longue marche vers Gyon. Pléthore de jinja et de tera.
Enfin, en fin d’après midi, j’arrive à Gyon, les pieds en compote. Idem, Gyon, déjà visité une année auparavant, donc, je n’insiste pas trop…
Samedi matin : direction Nara !Nara, une ville ancienne, un must-be-seen.
J’ai donc visité Daitokuji, Daifukuji. Le grand bouddha impressionne par sa quiétude qui tranche avec l’agitation des groupes bigarrés de touriste. D’autres statues aux attitudes et regards effrayants jouent à faire peur aux touristes. Je ne m’aventure pas dans le trou dans un pilier du temple, supposé apporter la sagesse. Je me dis qu’au point où j’en suis, c’est bien trop tard…
A la sortie du temple, les chevreuils sacrés harcèlent les touristes. Ma malheureuse idée de m’être acheté du pain pour un éventuel petit creux, plus grande erreur de la journée… Je me suis retrouvée encerclée par une bonne douzaine de chevreuils, qui me faisaient des yeux doux pour avoir à manger… Sauf que, les yeux doux, ils aiment aussi faire ça avec leurs cornes pas douces du tout sur mon dos et mes fesses… J’ai peu apprécié les massages version chevreuil, et un de ces chevreuils a même avalé tout cru un de mes plans de la ville. Malin, va… Echappant aux chevreuils, je me balade dans la montagne, vers le temple aux lanternes, tout simplement superbe. Un temple vraiment impressionnant. Globalement, j’ai vraiment adoré ma journée à Nara. Pour la note superficielle : oui, les chevreuils sont mignons, adorables, attachants. Pour la note un peu plus profonde : j’ai été très sensible à l’art religieux présenté dans plusieurs des temples, la finesse des décors, des statues, à laquelle j’avais été familiarisée petite lorsque maman regardait des émissions d’histoire de l’art à table (euh, quand maman nous infligeait Kiwameru, l’émission en question, pour être plus honnête). Nara a été une des villes que j’ai préférées dans mes visites au Japon…
A la fin de la journée, voilà que je tombe par le plus grand des hasards sur un de mes copains de conf, rencontré à Cultural Typhoon, Yong Woo. On décide de dîner ensemble, après que Monsieur a gagatisé devant les bambis (une grande âme d’enfant, ce grand garçon de 32 ans !). Puis, au fil du dîner, Monsieur décide de venir avec moi pour mon grand périple à Aska mura au lieu d’aller faire la fête à Osaka. Nara n’a pas une vie nocturne particulièrement palpitante, et nous avons donc passé une nuit dans une auberge de jeunesse pas super funky mais bon, le propriétaire y était chaleureux, et de bons conseils pour la journée qui nous attendait…
Dimanche : bienvenue à Aska mura….Aska mura, c’est à une heure de Nara. La journée est placée sous les auspices du beau temps, voire même d’un bon cagnard…
Ce voyage d’une journée à Aska mura, c’était aussi pour moi un moment un peu exceptionnel, celui du retour aux racines. Quelques trente années auparavant, probablement, mes parents étaient venus dans ce village, l’avaient apprécié, et décidé que le prénom de leur première fille serait Aska (orthographié parfum de l’avenir, différent de l’oiseau qui vole, réservé aux garçons). Aska signifie parfum de l’avenir, pour ceux qui ne le savaient pas. Est-ce cela qui expliquerait parfois ma tendance à être charrette pour le travail ??? Trêve de plaisanterie.
La veille, Yong Woo tenait absolument à visiter le village à vélo, moi je n’étais pas très partante… Dans le train qui nous mène à Aska, nous tombons sur un grand-père et son petit fils, à qui je demande la façon la plus efficace de visiter le coin, à partir des plans que nous avions. J’arrive donc habilement à esquiver le coup du vélo… Nous ferons donc Aska mura à pied…
Le bus nous lâche dans la rase campagne pour notre premier point d’arrêt : le temple d’Aska. Brigitte, mon ancienne responsable de stage du temps de l’ambassade de France au Japon, m’avait ramené une fois un porte bonheur de ce temple, que je garde toujours précieusement avec moi. Un grigri, quoi. Je retrouve avec émotion les mêmes grigris à la porte d’entrée du temple. Le temple d’Aska abrite le plus vieux bouddha au Japon. Avec mon ton de gamine espiègle, je fais remarquer à Yong Woo que le bouddha du temple d’Aska pourrait être le grand frère de celui de Nara…
Après le temple, nous traversons champs de légumes, rizières, et forêts de bambous à la recherche des sites historiques et des tombes dont regorge Aska Mura. Certains sites demandent de grimper sur des petits côteaux dans des forêts de bambous, les moustiques s’en donnent alors à cœur joie pour me déguster… Les rizières, les champs, les forêts, tout ceci nous rappelle avec enchantement le monde de Totoro et des films de Miyazaki. D’ailleurs, parfois, nous sommes tentés d’appeler Totoro, peut-être caché derrière un gros arbre à l’entrée d’une forêt… J’apprécie l’ambiance du village, les joies des découvertes, tout en restant un peu perplexe quand au pourquoi diable mes parents ont choisi cette ville pour me donner mon prénom… Souris citadine au prénom rappelant un village fleurant bon l’histoire, mais aussi la campagne, n’y voyez-vous pas un joli contraste ?
La chaleur nous écrase parfois, ponctué de petites pauses au bord de la route. Nous bavardons peu pendant la marche, réservant les rires pour les pauses. Les habitants du coin nous regardent d’un air curieux, se demandant ce que font ces étrangers dans ce village. J’explique avec bonheur un millier de fois que je viens visiter le village de mon prénom. Ce à quoi les gens répondent souvent que mes parents ont choisi un bien joli prénom… Avec cet argument en tête, toutes les personnes rencontrées sur le chemin ont été adorables avec nous, qui une anecdote sur le village, qui un conseil pour la route. Un vrai baume au cœur, touchant. Moi qui pensait que je risquais de me perdre sur la route, dans ce coin semi-désert, je me suis bien trompée. Nous avons donc exploré en long, en large et en travers le village, dans une ambiance bien bucolique ma foi.
Si culturellement parlant, j’ai nettement préféré Nara (mais peut-on vraiment comparer…), la visite d’Aska mura, il fallait bien que je la fasse. Si bon d’entendre toute la journée durant mon prénom… (oui, les chevilles, merci, je sais). Ce périple en compagnie de Yong Woo m’a apporté un peu de paix, en quelque sorte. Il fallait bien qu’une fois au moins dans ma vie, je le fasse, ce périple… Et m’est avis que je risque bien d’y retourner encore…
Fin du périple… la traduction en anglais pour bientôt…
Cultural typhoon s’est très bien passé. Je suis bien arrivée au Japon. Tout va bien, la Corée me manque cependant.
Maintenant, dans l’ordre, par points. On voit que la souris est un animal qui a essayé d’être organisé ces derniers temps…
Je m’appelle Kyoko M..
C’est comme ça qu’elle s’appelle ma maman coréenne d’adoption. Une dame toute chaleureuse, qui habitait dans mon quartier vers Naebang yok. Toujours souriante, un mot gentil quand je rentrais du boulot fatiguée ou parfois de mauvais poil. Elle était souvent debout avec la dame à odeng, à papoter en grignotant deux trois trucs. Elle m’a parfois offert deux trois trucs à grignoter que la dame à odeng vendait, alors, pour le dernier jour où je passais devant, je ne pouvais pas l’ignorer, ne pas lui dire au revoir. Donc, elle m’a offert mon espèce de blinis fourré au sucre roux que j’aimais bien l’hiver. Et donc, j’ai écouté son histoire. Drôle de dame. Son Japonais est courant, mais elle aime bien parfois un peu tester mon mauvais coréen… Kyoko san était une ancienne danseuse, les danses traditionnelles coréennes bien sûr. Dans sa jeunesse, elle est partie plusieurs fois au Japon pour des spectacles de danse. C’est ainsi qu’elle rencontre son mari, un Japonais dans le Kansai. Elle a aussi une fille qui a presque mon âge, 22 ou 23 ans je crois. Elle me montre la photo de sa fille, quand elle était petite. Je sens la fierté de la maman, mêlée à de la gêne. Elle continue de dire, à chaque fois qu’elle me croise, qu’elle aurait aimé avoir une fille comme moi, et m’a adopté dans son cœur. Phénomène assez drôle en Corée, je suis très populaire auprès des mamies coréennes et des cinquantenaires, les mamies coréennes auraient aimé m’avoir comme petite-fille, ou essaient de me caser avec leurs petits fils, et les cinquantenaires essaient de me caser avec leurs fils, cela donne lieu à des conversations cocasses dans le métro ou dans la rue, parfois.
Enfin, je sais que je ne repasserais plus dans l’espèce de boulevard qui me menait à ma maison, devant la marchande d’odeng, alors, j’avais envie de rendre hommage à la dame au sourire chaleureux.
Arriver à Nagoya
Partir de Séoul fut un truc un peu beurk beurk. Parce que quitter définitivement la tanière à souris signifie aussi tout ranger, tout vider. On retrouve de sacrés trésors sous le lit. Faire la valise ne fut pas une mince affaire, sachant que la surface au sol de ma piole ne me permettait que d’ouvrir à moitié la valise. J’ai du faire quelques contorsions sur le lit pour tout rentrer dedans… Panique à bord bien sûr.
Arriver à Nagoya fut étrange. Pour moi, mettre les pieds au Japon, c’est bien sûr « rentrer au pays », un retour à la maison numéro deux. Un grand soulagement parce que je lis, je comprend tout ce que les gens disent ou me racontent… Seulement, dès mes premiers pas dans l’aéroport, voilà que je suis l’étrangère. Direct, l’officier de l’immigration me fait aller dans la queue des étrangers. Dans le train, les papis à qui je demande le chemin me parlent à deux à l’heure, je leur répond que je parle le Japonais, ils me demandent d’où je viens… Tant qu’on ne me dit pas que je ressemble à une Russe… Partout où je vais, les gens me prennent pour une étrangère. N’ont ils pas l’habitude de voir des étrangers à Nagoya ? Je finis par me demander si je ne pue pas le kimchi, si ça ne sort pas de mes pores, des fois que… Effectivement, la chaleur aidant, l’humidité puissance 10 par rapport à Séoul… Je n’ai qu’une envie, un bon bain, puis un dîner…
Cultural Typhoon : le lancement
Arrivée à Cultural Typhoon, je me rends compte que le film porte sur l’immigration en France, d’un réalisateur lillois qui plus est. Non pas que j’en ai assez des problématiques d’intégration… menfin, la douche était la priorité numéro un pour la souris parfumée au kimchi (imbibée de kimchi, devrait on dire)
Accueil chaleureux de Kaori Tsurumoto, prof à l’université de Nagoya, une Nagoka kko (originaire de Nagoya), adorable, efficace tout au long de Cultural Typhoon. Ma chambre à Will Aichi est un vrai palace après la tanière à souris. Dame très accueillante aussi à l’hôtel de Will Aichi, aux petits soins, vraiment.
Souris propre, direction dîner. Là, on se retrouve dans une espèce de galerie reconvertie en mini bar pour nous. De la nourriture et des bouteilles… Soirée fort agréable, où j’ai rencontré quelques autres panelistes (Marie et Suzanne, Suzanne avec qui j’ai deux points communs, une maman japonaise et une grand mère habitant à Kamakura. Le monde est petit…) et le staff de cultural typhoon. Histoire de faire connaissance en petit comité. Assez beaucoup bu de la bière, bonne pour une fois, de grandes envolées sur l’avenir de la recherche (si si) et quelques rires, qui m’a valu le titre de « jolie jeune fille à potentiel drague élevé ». J’ai été assez circonspecte, mais mes compagnons de bière affirment que je dois faire un malheur auprès des Japonais, avec mon humour d’affreuse petite souris. A voir. Ma théorie : je suis trop grande gueule pour survivre dans les bras d’un Japonais… Menfin. D’un autre côté, vivre presque un an en Asie m’a aussi permis de commencer à apprécier les charmes des mâles asiatiques…
Samedi matin : Let’s walk the cultural path! (Historic preservation of Shirakabe, Chikara and Shumoku).
Une marche culturelle dans le quartier. La veille, pendant que Tsurumoto san me conduisait à mon nouveau palace, je remarquais toutes les petites maisons anciennes adorables dans le quartier, mêlées aux nouveaux bâtiments. Tsurumoto san a dû être contente que je remarque ça assez rapidement, parce que c’est pour cette raison que ce quartier de Nagoya avait été sélectionné.
Le quartier mélange l’époque Edo, Meiji, Taisho… Jolies les maisons aux portes noires, tout au long de la rue. Rapidement, on sent en marchant, et en écoutant nos guides combien Toyota s’est imprégné dans la ville, ici une maison appartenant à un haut dignitaire, là un appareil Toyota. Entendre le nom de Toyota comme un mantra tout au long de la journée… Les guides nous racontent chaque petite histoire, rumeur attachée à tel ou tel bâtiment. Le soleil nous accompagne toute la matinée, et chatouille la peau. L’occasion aussi de rencontrer mes collègues de Cultural Typhoon. A l’heure où j’écris ce billet, bien des semaines après la fameuse matinée, ce fut un de mes meilleurs souvenirs de conférence et de voyage. Initiative de conférence d’autant plus intéressante à mes yeux puisqu’on touchait là aux notions de préservation culturelle, de respect de l’histoire… Même un arbre en dit long sur les habitants du quartier, sur les politiques du quartier, qui ne voulaient pas sacrifier un vieil arbre au nom du capitalisme et de l’urbanisme. Expérience très touchante, à étendre à bien d’autres quartiers, d’autres villes. C’est bien ce qui fait partie des éléments attachants de cultural typhoon, l’ancrage géographique auprès de la population locale.
Samedi midi: kishimen
Puisque mes dragueurs de la veille m’avaient recommandé de tester toutes les spécialités de Nagoya (et il y en a un paquet…), mes collègues et moi même sommes parties à la recherche de la spécialité locale numéro un, le kishimen. En gros, il s’agit d’un udon en plus fin. Pas mal. Nous avons bien sûr avalé ça dans le resto le plus connu du quartier, sinon ce ne serait pas drôle…
Samedi après midi : plenary session about Toyotism.
Théma un peu attendue j’imagine sur le toyotisme. Ce fut assez compliqué par moments…
Puis nous sommes passés aux sessions proprement dites. Je suis allée à la session de Tsurumoto san sur la redéfinition de la notion de public/privé à travers les projets de revitalisation communautaire. Marie Thorsten commentait les articles de Susanne Klien, Junko Michio, Kami Hideki et Masaaki Nakayama. Tous ces projets avaient comme dénominateurs communs l’espoir, l’optimisme, et une sacré volonté de créer du liant dans l’espace public. De chouettes projets en somme, auxquels il est facile d’adhérer.
Samedi début de soirée : Parasite cinema session
Après la première session, pique nique de rigueur pour estomacs affamés, histoire de repérer les têtes déjà connues, socialiser avec d’autres, etc. Vers la fin, quand la nuit tomba, des films étaient projetés à même le sol. Soirée prolongée avec Kukkee, Katrin, Martin, Susanne et Marie, sous la houlette de Iwasaki sensei, dans le quartier de Sakae. Avant, nous avons aperçu le château de Nagoya (Meijyôu, comme ils disent ici). La soirée tourna autour d’une orgie de spécialités de Nagoya. Cf les photos bien sur.
Dimanche matin.
C’est qui qui passe en conf ? C’est Bibi bien sûr ! Ma session était de 9h30 à 11h30, Transnational identity, sous la houlette de Yoko Nagao. Bonne session. Mes compagnons de galère furent Gillian Hudson et Yoshikazu Shiobara, pour la session consacrée à Transnational identity. Gillian travaillait sur la consommation de vêtements rappelant les vêtements militaires américains, revisités par des designers japonais et Shiobara présentait les dernières politiques d’immigration en Australie.
Les questions de l’audience (environ 30 personnes) furent constructives. Des questions portant sur
• les genders issues :
- pourquoi vous parlez que d’acteurs mâles dans votre article ?
- moi, en voix off : à ton avis, mon coco ? Pourquoi Lee Byung Hun, pourquoi Chang Dong Gun ? Pourquoi Kwan Sang Woo ??? Faut pas chercher de midi à quatre…
- réponse officielle : ahhh, le marketing le marketing. On surfe sur la vague coréenne, sur la consommatrice japonaise comme cible privilégiée de nos amis publicitaires
• la méthode
- quelle est la méthodologie suivie ? Comment cernez vous votre échantillon qui semble bien large ?
- moi, voix off : méthode, méthode, panique. La méthode a toujours été mon point faible. Ma méthode aura été : sur la fin, céder, et manger ces fichus Almond Chocolate après avoir résisté vaillamment pendant quelques mois…
- réponse officielle : les publicités ont été péchées sur internet (blogs, youtube, site officiel), et une analyse des horaires de diffusion a été effectuée. Echantillon pas assez varié ? Non, parce que la publicité s’adresse à tous, dans leurs diversité, à divers moments de la journée, en faisant un outil démocratique par excellence (ma thèse pour les pubs Lotte)
• la représentation des étrangers
- est ce que la représentation des acteurs coréens dans les publicités japonaises ne suit pas la représentation des acteurs occidentaux dans les années 70 80 ?
- réponse officielle : un parcours similaire dans le respect donné aux acteurs coréens, mais une différence de taille dans l’utilisation de la langue, et dans les produits auxquels sont associés les étrangers, et les Coréens.
- Comment est-ce que les acteurs coréens sont filmés par rapport aux acteurs occidentaux ?
- Après vérification au Nichibunken : une façon plus « naturelle » de filmer les acteurs coréens, alors que les Occidentaux seraient plus figés dans leurs rôles d’acteurs
J’ai apprécié la qualité des débats qui m’ont bien permis de poser de nouvelles questions sur mon articles, et creuser certains aspects mine de rien.
Dimanche après midi :
Session sur « negotiating citizenry, performing nationhood, the consciousness of modernity in East Asia”
Des articles de Lee Yong Woo, Jung Ji Hee, Choo Kukhee, Sun Yuwen, et Hiromu Nagahara.
Table ronde intéressante, avec 90% de mes amis retrouvés à UMAT après.
Approche très historique chez ces thésards de Yoshimi sensei.
Session sur « Transnational circulation of popular culture among the US, Japan and Hong Kong avec Shige Suzuki, Andy Wang, Koutaro Nakagaki, and Eriko Kosaka.
Une table ronde qui tombait pile dans mes centres d’intérêts bien sûr.
Le livre dont parle Shige a été traduit en français et me semble bien étrange… un peu hentai, théorie post nationaliste un poil douteuse, menfin. Nous avons beaucoup ri en regardant les extraits d’un film de Hong Kong, AV [un souvenir aussi de mon pote Steve de Hong Kong, très amateur de ce type de film].
Andy aussi, sur l’image de la masculinité « cool ». etc.
Sur ce, la journée s’est achevée sur une note étrange. Alors que nous attendions devant le centre de conférence à 17h pour savoir où nous allions décemment dîner et arroser le succès de Cultural Typhoon, pendant au moins 30 minutes, un car de propagande extrême droitiste tournait autour de la place, hauts parleurs vociférant des chants nationalistes. Malaise devant le centre, bien sûr. Surtout quand on disserte utopiquement sur le transnationalisme, le cosmopolitanisme et j’en passe pendant quelques jours… J’ai pris rapidement un cliché de ça. Quand on blogge on doit parler malheureusement aussi de ce genre de chose, je crois.
La journée prit fin Sakae, dans le même izakaya, avec les grands pontes de Cultural Typhoon. Ce fut très sympa. Discussions animées, conseils en tout genre. Vraiment, une soirée bien comme on les aime.
Lundi matin. Visite du château.
Comme je pense qu’il y a peu de chances que je revienne faire du tourisme à Nagoya, il fallait bien que je rende visite au fameux château de Nagoya (Meijyô de son petit nom). Martin me rejoint donc pour une visite du château. Nous avons réussi à éviter les hordes de touristes et le château était ma foi bien agencé, et la balade mâtinée de nos discussions fleurant bon les médias, la communication, tout à fait agréable.
Martin qui au début voulait juste faire la visite du château m’a finalement suivi jusqu’au jingu d’Osaka. Petite balade dans les allées boisées, puis direction le train pour chacun d’entre nous.
Lundi après midi : arrivée à taudis land, pardon, Shinimamiya à Osaka. Comment la souris s’approprie un drôle de quartier…
Arrivée à Osaka… et se rendre compte qu’on a mis les pieds dans un taudis. Voilà mon drôle de constat quand j’ai posé ma valise à Osaka… La station de train à Shinimamiya avait l’air normale pourtant. Mais non… Arrivant dans la rue de mon auberge, j’y vois des scènes de bas-fond auxquelles je n’étais vraiment pas préparée… Des travailleurs dans le bâtiment, soûls, dormant à même le sol, la bouteille d’alcool pas cher à la main, alors qu’il n’est que quatre heures de l’après midi, des hommes qui restent assis, hagards. Bref, plongée dans la misère pour la souris. Je passe au commissariat, histoire de localiser mon auberge que je ne trouvais pas. J’aurais trouvé de bon ton de la part des flics de me signifier que le quartier n’est pas des plus surs, et qu’il faudrait faire gaffe, menfin… Arrivant enfin à mon auberge, les gens m’y regardent de travers. Vous savez qu’il n’y a essentiellement que des hommes qui dorment ici ? La salle de bains est réservée aux femmes uniquement une demi heure par jour. Vous serez priée de mettre les chaussures en haut. Quoi, qui volerait une paire de taille 35 ?? Non, sous-entendu, on veut pas que d’autres sachent qu’il y ait une minette ici. C’est un quartier pas terrible ici… J’ai aussi une fille, alors je me sens un peu comme ta maman là maintenant, vu que tu es venue toute seule. Voilà à peu près ce que j’entend en arrivant… La fête…
Diner à Namba
Je décide alors d’aller vers Namba, pour manger un bout, et voir un peu Osaka de nuit. Enfin ; seulement jusqu’à 20h. Parce que les senteurs du quartier m’ont un peu refroidies… Je découvre alors une ville de son et de lumière, une ville un peu criarde, cliquetante, assourdissante. A quelque part, je me sens chez moi, les néons et le bruit me rappellent Seoul. Les visages des gens me semblent étranges. Si différents des visages que l’on trouve à Tokyo. Je croise pas mal de têtes de « bad boys » un peu à la yakuza. Les gens semblent accorder moins d’importance à l’apparence. Peut-être qu’ici, règne d’abord le verbe, ou la harangue. Les mots fusent de partout. Regard aimanté par les néons, omniprésents. Oreilles percées dans les arcades par le choc des billes de métal, dans les pachinkos. Je me pose finalement dans un restaurant où je mange un okonomiyaki, une des spécialités locales. De là, j’observe le défilé des passants qui commencent leur deuxième tour, celui des boissons, j’entend les conversations animées. Silhouettes étranges, visages chaleureux, parfois inquiétant. Endroit dont je ne maitrise vraiment pas les codes. Curieuse expérience.
Mardi matin : visite au château d'Osaka
Les guides sous-entendent que le château d’Osaka est mieux que le château de Nagoya. Ce à quoi je n’adhère pas. J’ai nettement préféré le château de Nagoya… Bon, peut être que les guides se fondent sur l’importance historique du château pour émettre leur jugement. De mon côté, j’ai nettement préféré Nagoya. Peut être est-ce parce que ma visite à Osaka a été quelque peu gâchée par la présence de G.I.s (une demi douzaine suffit à pourrir une visite ; le fait que je n’apprécie pas les G.I.s ne devrait pas être une nouveauté…).
Mardi midi : Shinsekai
Le midi, je vais à Shinsekai, près de mon drôle de quartier de résidence, histoire de voir quelques pans de l’histoire d’Osaka, cette capitale du pachinko. Ambiance étrange teintée de poussière et de naphtaline dans ce quartier, où l’on trouve d’anciennes arcades de pachinko, de théâtre tendancieux etc. J’y croque quelques takoyaji, autre spécialité d’Osaka, avant de retourner à Namba, pour faire des courses.
Mardi après midi : shopping de dougu
Les arcades de dougu (ustensiles de cuisine) sont ouverts, et je trouve tout ce qui pourrait faire de moi une parfaite cuisinière (attention, seules les intentions comptent. Et tant pis pour vos papilles, mais je n’ai rien acheté…
Voilà comment s’achève mon séjour à Osaka. J’y passe une mauvaise dernière nuit, après avoir vraiment pris un coup de peur en lisant le lonely planet, section dangers et ennuis. Ya écrit quoi ? Que le Japon est un pays sûr ; pour les hommes bien sûr. Je déguerpis donc d’Osaka au petit matin, après une visite au sentô (bain public) d’en face (la souris est un animal propre, bien sûr). Moralité de l’histoire : si vous êtes une voyageuse seule, évitez de crécher à Shinimamiya…
Mercredi matin : Kyoto
A moi donc, à midi, Kyoto. Le centre de recherches (Nichibunken), où je vais quand même faire des recherches, et être hébergée pendant quelques jours, se trouve à une heure de la gare de Kyoto. Caché dans les montagnes, un vrai lieu de retraite spirituelle (non, studieuse…). Mon hébergement après Osaka est vraiment luxueux, un studio de 20 m2 équipé, avec internet, TV satellite pour 2200 yens la nuit. Le même logement coûte 8000 yens au mois. Vraiment étonnant. Bon à savoir, si je retourne faire de la recherche au Japon ! (Attention, bon plan réservé aux chercheurs...)
Mercredi après midi : souris studieuse à Nichibunken
Je passe une après midi à naviguer sur les bases de données de Nichibunken… Passionnant, très complet. Après, le jeudi matin, et le vendredi matin, je consacre mon temps à la recherche, à dépouiller publicités sur publicités, pour mériter des après midi découverte à Kyoto…
Mercredi soir : dîner avec les chercheurs résidents de Nichibunken
Après avoir franchement galéré pour trouver de la nourriture dans les alentours (un quart d’heure à pattes sur route déserte et mal éclairée pour trouver le prochain supermarché ouvert…), me voilà en cuisine commune de la résidence, où je tombe sur les résidents chercheurs de Nichibunken. Formidable melting pot de nationalités (Taiwan, Chine, Corée, Japon), et de disciplines (histoire, sociologie, religions….). Les Chinois et les Taiwanais fêtent le départ d’un de leurs collègues, et ils ont une sacré descente (j’ai goûté à un bon échantillon d’alcools taiwanais et chinois…). J’y fais des rencontres intéressantes, tout en me sentant un peu timide (oui oui, je suis la petite jeunette parmi ces messieurs…). Notamment un chercheur en archéologie qui travaille sur les tombes… du village d’Aska ! Il me convainc donc d’aller visiter le village si j’en ai le temps.
Jeudi après midi : visite dans Arashi yama
Je travaille tellement studieusement (après avoir réussi à connecter mon ordi à l’intranet, donc, à pouvoir travailler sur la base de données de mon studio, la fête !) que je ne vois pas trop l’heure tourner. Mais bon, si on est à Kyoto, ce serait dommage de se priver de quelques visites… Je vais donc vers Arashi yama, qui n’est pas trop loin de Nichibunken. J’y vois quelques temples, de vieilles maisons, me perd un peu dans les rues. L’ambiance y est paisible, il fait beau, paysages naturels splendides, notamment le coucher de soleil sur la rivière.
Vendredi matin : entretien avec Pr Yamada
Pr Yamada travaille aussi sur la publicité et c’est lui qui a lancé cette base de données sur la publicité au Japon.
L’entretien finit plus par ressembler à une discussion qu’à un bombardement de questions de ma part, histoire de vérifier quelques hypothèses. Je suis ravie aussi de voir que mes hypothèses de recherches peuvent être prises au sérieux.
Vendredi après midi : balade de Ginkakuji à Gyon.
Comme ce n’est pas ma première visite à Kyoto, et que j’avais donc déjà visité Kinkakuji, l’un de mes objectifs durant ce séjour à Kyoto fut de visiter le pavillon d’argent.
Agréable surprise. J’ai trouvé que Ginkakuji était bien plus beau que Kinkakuji. Quelque chose de plus authentique j’imagine. La vue depuis Ginkakuji vers Kyoto y est superbe. La balade sur les flancs de montagnes dans le jardin prête à la méditation même si les touristes aux alentours ne manquent pas…
En sortant de Ginkakuji, il fallait se promener le long d’une petite rivière, sur la route appelée la route des philosophes. A mesure que les touristes se font rares, la souris sent une drôle d’ambiance un poil tristoune dans ce coin-là de Kyoto. Je visite un petit temple un peu perdu dans la montagne. Bizarrement, j’y ressens une espèce de gêne, le temple semble un peu à l’abandon, et même, mes jambes m’empêchent d’aller plus loin. J’essaie de prendre quelques photos, pour honorer la lumière paisible dans le temple, mais la photo rate, à chaque fois. Trop floue, mal cadrée. J’abandonne. Comme si une force me disait de ne pas prendre de photo, de ne pas avancer plus loin. Très très étrange… Pas loin de là, un cimetière. Probablement la source de cette force qui m’interdisait d’aller plus loin… (nota bene : oui, je crois aux fantômes…).
Je me dirige tranquillement vers Heian jingu. Tout de rouge pétant vêtu, le bâtiment m’a paru très impressionnant.
Ensuite, s’ensuit une longue marche vers Gyon. Pléthore de jinja et de tera.
Enfin, en fin d’après midi, j’arrive à Gyon, les pieds en compote. Idem, Gyon, déjà visité une année auparavant, donc, je n’insiste pas trop…
Samedi matin : direction Nara !Nara, une ville ancienne, un must-be-seen.
J’ai donc visité Daitokuji, Daifukuji. Le grand bouddha impressionne par sa quiétude qui tranche avec l’agitation des groupes bigarrés de touriste. D’autres statues aux attitudes et regards effrayants jouent à faire peur aux touristes. Je ne m’aventure pas dans le trou dans un pilier du temple, supposé apporter la sagesse. Je me dis qu’au point où j’en suis, c’est bien trop tard…
A la sortie du temple, les chevreuils sacrés harcèlent les touristes. Ma malheureuse idée de m’être acheté du pain pour un éventuel petit creux, plus grande erreur de la journée… Je me suis retrouvée encerclée par une bonne douzaine de chevreuils, qui me faisaient des yeux doux pour avoir à manger… Sauf que, les yeux doux, ils aiment aussi faire ça avec leurs cornes pas douces du tout sur mon dos et mes fesses… J’ai peu apprécié les massages version chevreuil, et un de ces chevreuils a même avalé tout cru un de mes plans de la ville. Malin, va… Echappant aux chevreuils, je me balade dans la montagne, vers le temple aux lanternes, tout simplement superbe. Un temple vraiment impressionnant. Globalement, j’ai vraiment adoré ma journée à Nara. Pour la note superficielle : oui, les chevreuils sont mignons, adorables, attachants. Pour la note un peu plus profonde : j’ai été très sensible à l’art religieux présenté dans plusieurs des temples, la finesse des décors, des statues, à laquelle j’avais été familiarisée petite lorsque maman regardait des émissions d’histoire de l’art à table (euh, quand maman nous infligeait Kiwameru, l’émission en question, pour être plus honnête). Nara a été une des villes que j’ai préférées dans mes visites au Japon…
A la fin de la journée, voilà que je tombe par le plus grand des hasards sur un de mes copains de conf, rencontré à Cultural Typhoon, Yong Woo. On décide de dîner ensemble, après que Monsieur a gagatisé devant les bambis (une grande âme d’enfant, ce grand garçon de 32 ans !). Puis, au fil du dîner, Monsieur décide de venir avec moi pour mon grand périple à Aska mura au lieu d’aller faire la fête à Osaka. Nara n’a pas une vie nocturne particulièrement palpitante, et nous avons donc passé une nuit dans une auberge de jeunesse pas super funky mais bon, le propriétaire y était chaleureux, et de bons conseils pour la journée qui nous attendait…
Dimanche : bienvenue à Aska mura….Aska mura, c’est à une heure de Nara. La journée est placée sous les auspices du beau temps, voire même d’un bon cagnard…
Ce voyage d’une journée à Aska mura, c’était aussi pour moi un moment un peu exceptionnel, celui du retour aux racines. Quelques trente années auparavant, probablement, mes parents étaient venus dans ce village, l’avaient apprécié, et décidé que le prénom de leur première fille serait Aska (orthographié parfum de l’avenir, différent de l’oiseau qui vole, réservé aux garçons). Aska signifie parfum de l’avenir, pour ceux qui ne le savaient pas. Est-ce cela qui expliquerait parfois ma tendance à être charrette pour le travail ??? Trêve de plaisanterie.
La veille, Yong Woo tenait absolument à visiter le village à vélo, moi je n’étais pas très partante… Dans le train qui nous mène à Aska, nous tombons sur un grand-père et son petit fils, à qui je demande la façon la plus efficace de visiter le coin, à partir des plans que nous avions. J’arrive donc habilement à esquiver le coup du vélo… Nous ferons donc Aska mura à pied…
Le bus nous lâche dans la rase campagne pour notre premier point d’arrêt : le temple d’Aska. Brigitte, mon ancienne responsable de stage du temps de l’ambassade de France au Japon, m’avait ramené une fois un porte bonheur de ce temple, que je garde toujours précieusement avec moi. Un grigri, quoi. Je retrouve avec émotion les mêmes grigris à la porte d’entrée du temple. Le temple d’Aska abrite le plus vieux bouddha au Japon. Avec mon ton de gamine espiègle, je fais remarquer à Yong Woo que le bouddha du temple d’Aska pourrait être le grand frère de celui de Nara…
Après le temple, nous traversons champs de légumes, rizières, et forêts de bambous à la recherche des sites historiques et des tombes dont regorge Aska Mura. Certains sites demandent de grimper sur des petits côteaux dans des forêts de bambous, les moustiques s’en donnent alors à cœur joie pour me déguster… Les rizières, les champs, les forêts, tout ceci nous rappelle avec enchantement le monde de Totoro et des films de Miyazaki. D’ailleurs, parfois, nous sommes tentés d’appeler Totoro, peut-être caché derrière un gros arbre à l’entrée d’une forêt… J’apprécie l’ambiance du village, les joies des découvertes, tout en restant un peu perplexe quand au pourquoi diable mes parents ont choisi cette ville pour me donner mon prénom… Souris citadine au prénom rappelant un village fleurant bon l’histoire, mais aussi la campagne, n’y voyez-vous pas un joli contraste ?
La chaleur nous écrase parfois, ponctué de petites pauses au bord de la route. Nous bavardons peu pendant la marche, réservant les rires pour les pauses. Les habitants du coin nous regardent d’un air curieux, se demandant ce que font ces étrangers dans ce village. J’explique avec bonheur un millier de fois que je viens visiter le village de mon prénom. Ce à quoi les gens répondent souvent que mes parents ont choisi un bien joli prénom… Avec cet argument en tête, toutes les personnes rencontrées sur le chemin ont été adorables avec nous, qui une anecdote sur le village, qui un conseil pour la route. Un vrai baume au cœur, touchant. Moi qui pensait que je risquais de me perdre sur la route, dans ce coin semi-désert, je me suis bien trompée. Nous avons donc exploré en long, en large et en travers le village, dans une ambiance bien bucolique ma foi.
Si culturellement parlant, j’ai nettement préféré Nara (mais peut-on vraiment comparer…), la visite d’Aska mura, il fallait bien que je la fasse. Si bon d’entendre toute la journée durant mon prénom… (oui, les chevilles, merci, je sais). Ce périple en compagnie de Yong Woo m’a apporté un peu de paix, en quelque sorte. Il fallait bien qu’une fois au moins dans ma vie, je le fasse, ce périple… Et m’est avis que je risque bien d’y retourner encore…
Fin du périple… la traduction en anglais pour bientôt…
Tuesday, August 07, 2007
Coffee prince drama setting, Hongdae
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