Je rentrais du bureau quand un de ces sacs de la marque Giordano m'est passé sous le nez (Giordano, une marque de Hong Kong, le Gap asiatique quand on regarde le marketing, et le packaging. Leurs campagnes de pubs sont, comment dire, miam miam miam. Avec Chang Dong Gun ou Kwan Sang Woo. Un de leurs jeans me va à merveille. J'attends de voir si oui ou non je vais à HK le mois d'avril...).
Leur slogan: a world without strangers.
Je ne peux pas m'empêcher d'être dérangée par leur slogan. La cosmopolite que je suis devrait crier houra et applaudir? Le côté post européaniste où la frontière n'existerait plus etc etc. C'est oublier combien les nations asiatiques sont encore friandes de leurs souverainetés, et que quand bien même il y a cohésion au niveau des citoyens asiatiques (un sentiment d'appartenance, de valeurs communes, à ce que je lis dans mes enquêtes pour l'article...), les politiques restent bien retranchés dans leurs positionnement respectif. La future communauté politique asiatique -si on la souhaite- serait-elle alors un mouvement bottom-up (de la base vers les sommets étatiques) contrairement à ce qui s'est passé en Europe (top-down). D'où l'intérêt des courants de culture pop (tagadam, projet de ma thèse, héhé) dans la constitution d'un espace épistémique (une communauté de sens, pour rendre moins jardonneux, mes camarades européanistes s'ils me lisent reconnaitront ici le quatrième volet du cours de politique budgétaire et financière de l'UE by S. Collignon, héhé) appuyant la naissance éventuelle d'une opinion publique asiatique. Cependant, après ces quelques envolées politiques, je ne peux m'empêcher de revenir au contexte plus coréen, d'une société -comme au Japon- particulièrement homogène, et commençant tout juste à se confronter aux problématiques multiculturelles. Dans ce cas, ce monde sans étrangers ne serait-il pas un désir latent de laisser la société corénne telle qu'elle est, ce souci de préservation culturelle pourtant désuet dans le contexte de mondialisation qui pourtant bénéficie à la Corée...
Les créa' et directeurs de marketing devraient apprendre à pondre des slogans publicitaires moins polémiques.
Ce slogan a donc constitué ma gifle visuelle de la journée (il faut dire que passer une journée à dépouiller des entretiens et à les confronter à des données excel, mes yeux n'ont pas adoré). Me rappelant aussi et m'interrogeant aussi sur qui j'étais ici. Suis je toujours si étrangère? Je n'en suis pas si sure. Je dois commencer à quelque part à faire partie du paysage. Les regards dans le métro se font moins inquisiteurs, plus tendre même, parfois (ou est ce mon niveau de paranoia qui a baissé?). Certains dans le quartier me demandent même parfois leur chemin. Euh, ça se solde par un sourire gêné et un "murrayo" (chais pas). Mais ça fait plaisir à quelque part.
Translation: coming soon guys...
Thursday, February 22, 2007
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