Thursday, December 07, 2006

A qui sait attendre, lueur d’espoir…Bon, apparemment, si j’allais dans un parc d’attraction, mon jeu préféré serait… les montagnes russes… parce que ça me ressemble bien en ce moment…
Après avoir fait les pleureuses, voilà, je suis finalement à Seoul. Donc, je vis dans mon trou à souris (mouse trap) et je mange à ma faim, le déjeuner étant aux frais de la boîte quand je viens travailler à la boîte… Sachant que j’ai un vrai bureau avec une chaise confortable, du chauffage et la lumière du jour, le calcul est vite fait, à 9h30 du matin, je suis au boulot… Les frais de petit déjeuner et de dîner devraient sous peu arriver sous forme d’enveloppe. Mais bon, avec ça, la souris, elle peut courir toute nue, me direz vous. Et par ce froid de canard, elle ne survivrait pas longtemps au blizzard seoulite…
Bref, du nouveau dans les conditions financières de la souris…A partir de samedi, je donne des cours particuliers à un petit Français en sixième. Moi qui m’étais jurée de ne plus donner de cours particuliers après certains cas difficiles auxquels j’avais eu droit tout au long de l’année dernière… Enfin, ça me permettra littéralement de mettre du beurre dans les épinards…
A partir de mars, je pourrais être mutée à Chuncheon (oui, vous vous souvenez, trou-perdu-dans-la-montagne…). J’échappe au rude hiver à Chuncheon (un mètre sous la neige, vous imaginez ma joie). Pourquoi j’accepte un tel changement ? Bien, le deal consiste à :
- avoir accès à la bibli de l’université de Hallym de laquelle je dépends officiellement tout de même… (la souris, transformée en rat de bibli ?? kkkkk, comme diraient les Coréens…)
- avoir un studio ou une chambre avec SdB privative, bref, quitter mon clapier à souris…
- devenir international tutor
- avoir accès aux cours de coréens pour étrangers gratuitement
Bon, alors, explication de texte. Etre international tutor consisterait à être responsable d’un certain nombre de chambres dans un dortoir, et d’avoir pour mission de leur faire causette en Anglais, et d’organiser une réunion informelle par semaine pour les obliger à parler Anglais sous forme collective. Vous me connaissez, je suis la reine de l’organisation des réunions informelles. Ça peut être tout simplement aller au resto par exemple, ou organiser des jeux débiles, au service de la socialisation de mes ouailles. En échange, pépettes my dear. En gros, un salaire non négligeable. Et le WE, pour me récompenser d’avoir été très sage toute la semaine, je pourrais bien sûr aller à Seoul faire la fête, du shopping, etc.
Pour ce qui est des cours de coréen gratuits, un avantage non négligeable aussi. Quand on sait que des cours à KYS (Korea univ, Yonsei Univ, Seoul Nat) coûtent bonbon, cad pour 4h quotidiens de cours, pendant deux mois et demi, c’est minimum 1000 euros… Bref, je suis contente que Hallym finance…
Côté recherche maintenant…C’est carte blanche. Ce qui m’étonne un poil. Puisque je suis financée par une institution, je m’attendais à avoir quelques consignes, voire quelques guidelines. Que nenni. En gros, c’est, « fais tes recherches, et je valide ». Pas de deadlines, pas de consignes, la liberté totale. Vous me connaissez, moi qui n’avance que sous la pression des deadlines et des coups de bâtons, là, je suis un peu perdue… Menfin… Bref, s’il y a une chose que je viens de comprendre, c’est que le monde de la recherche est un monde de paresseux. C’est à dire qu’une fois que vous avez trouvé une idée, vous la ruminez comme une vache ad vitam eternam. C’est ce que j’en déduis quand je vois les conference proceedings qui trainent au bureau… D’une année à l’autre, d’une conf à l’autre, les articles se ressemblent tous ou presque. Alors, puisque je tiens un bon créneau, je ne vais pas le lacher. Portrayal of the Hatred/Beloved (un côté Romeo and Juliet). Representation of the Otherness in commercials and entertainment programmes, the Korean Japanese case (un arrière arrière gout de Blondiaux?). Travail de longue haleine, à pister les pubs, les émissions bidons recevant des acteurs et des stars, etc. Priez pour moi, je viens de soumettre un abstract pour la commission de sélection de NYU (oui, la filière cinéma de l’université de New York), en vue d’une publication sur le hanryu (la vague coréenne), et j’attends la réponse….
L’autre facette, celle de la chargée de mission pour la NPO Asia’s Future Initiative, c’est encore plus loufdingue que la recherche… En gros, je serais dans le pool de consultant pour le montage d’un ‘network of Korean businessmen’ désireux de s’implanter au Vietnam, et faire du consulting pour l’implantation de ces firmes. Ma contribution ? Des idées. Très flou tout ça. Par contre, partir en vacances au Vietnam n’a pas l’air d’être tout à fait au programme, dommage… Je serais bien allée rendre visite à Ha, l’amie du workshop dernier !

Voili pour aujourd’hui. Ma journée a été longue. J’ai été très sage dans les bureaux de AFI (Asia’s Future Initiative). Faut dire que mon boss était là. Après, je me suis enfuie en début de soirée, vers Hongdae, mon petit St Germain des Prés à moi, puisqu’un Japonais m’a invitée à dîner, après l’avoir rencontré au Forum de Gwangju (là où je participais à une conf). Bon dîner, ce fut une soupe à base de poulet non pimentée (faut dire qu’à midi, devant mon état de rhume avancé, mon boss m’a commandé la soupe la plus épicée au kimchi pour me faire passer le rhume), passé à faire du nationalism-bashing, comprenez ce « ah, si le Japon pouvait enfin faire ses excuses au moins de façade et blablabla), bref, conversations assez sérieuses, pimentées de –oh- des critiques du monde universitaire (oh, souris, linguadeputana ? ça faisait longtemps tiens…). Conclusion du dîner : je vais probablement pour la première fois de ma vie voir un keupon (oui, un punk, ça ferait rire Anne So, kkkk) de mes yeux, apparemment, un chanteur coréen qui parle très bien japonais, et sort exclusivement avec des Japonaises. Il paraît qu’il est beau, je demande à voir… Mon pote japonais compte me le présenter un de ces quatre… kkkk
Puis, direction le Sartang bar, rejoindre des amis, Hannah ma collègue de recherche, Larissa l’Australienne qui bosse sur la customisation des cell phones, Yeran ma future collègue à Hallym, ainsi que des prof en cinéma à Yonsei, des artistes branchés du centre Nabi (en art média), bref, ambiance bobo qui plaît bien à la souris. A 10h30, la souris a respecté sa deadline, courir au métro pour que son carrosse ne se transforme pas en citrouille haha. Au moins, mon emplacement très très éloigné des centres éthyliques de Seoul m’oblige à suivre une hygiène de vie remarquable…

Demain ??? Une après midi de confs. Ça doit faire la troisième fois que j’entends les mêmes papiers, mais bon, comme Larissa présente une conf à partir d’entretiens et de photos qu’elle a fait de nous, je vais faire un saut. Il y a aussi, je dois avouer, un peu de networking à faire pour moi, notamment la connexion Kuala Lumpur, puisque j’ai l’aval de mon boss (en gros, être une ‘local informant about Hanryu’ pour un chercheur de KL affilié à la chaine de TV nationale).
Je vais encore subir la conf de cette loque de chercheur indien qui fait ses recherches sur son propre blog, comprendre, une « autoethnography ». Waw, la branlette intellectuelle et le nombrilisme n’avaient jamais atteint de tels sommets. Surtout qu’ils sont pimentés d’une arrogance affichée qui rendent le personnage d’autant plus sympathique.
M’enfin, comme je sais ce qui m’attend, j’ai déjà prévu de la lecture, oufoufouf !
Bises tout pleins de la souris

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