HERVÉ CHABALIER, PDG DE L'AGENCE CAPA
"Dans la bataille des images, l'Europe doit constituer un pôle fort face aux USA et à l'Asie"
LE MONDE | 23.05.07 | 15h46 • Mis à jour le 23.05.07 | 15h46
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ous êtes à l'origine du premier Festival européen des quatre écrans, dédié aux images de cinéma, télévision, net et mobile et qui se tiendra du 27 au 29 septembre à Paris. Quelle philosophie préside au rapprochement de ces médias ?
La création de ce festival résulte du constat que l'image ne se consomme plus exclusivement par la télévision et ses grands rendez-vous, mais aussi sur
Internet et les téléphones portables. Le cinéma est également touché par cette révolution numérique.
Aujourd'hui, c'est le consommateur qui choisit et décide quand il veut, comme il veut, ou il veut. En complément des genres plus accessibles que sont le divertissement, l'animation, l'humour, il faut offrir au public des programmes où l'image est outil d'intelligence et de connaissance de notre temps.
En plus des projections et des trois compétitions (télé, Net, mobile), se tiendra l'université de l'image à la Bibliothèque nationale de France (BNF) où seront débattues toutes ces questions liées à ces nouveaux modes de diffusion : modèles économiques, production d'informations, problèmes juridiques, etc.
Vous-même, comme patron de presse, êtes-vous inquiet de la concurrence des images amateurs captées par téléphone ou diffusées par Internet ?
C'est pour moi, et je suppose pour tous les patrons de sociétés de production, une préoccupation essentielle : faire entrer mon entreprise dans le monde numérique. Etre capable, à partir d'une même idée, de décliner des programmes adaptés à chacun des supports. Par ailleurs, c'est vrai qu'une partie de notre travail, en tant que producteurs d'images, sera, dans l'avenir, de recevoir des images amateurs et de les labéliser par une contre-enquête et une vérification des sources. Cette révolution du numérique s'accompagne d'un redéploiement du marché publicitaire. Nous sommes dans une période de digestion, de réflexion, qui doit associer tout le monde, professionnels et public averti. C'est le rôle de ce festival d'y contribuer.
Dénominateur commun aux reportages, documentaires et fictions qui seront montrés au cinéma MK2 Bibliothèque à Paris lors de ce festival présidé par Jorge Semprun : "Les images du réel" : qu'entendez-vous par là ?
Toutes ces images visent à permettre de mieux comprendre l'actualité, la réalité, les phénomènes de société. Ce festival est une manifestation volontariste, parce qu'il se nourrit de la conviction qu'un citoyen mieux informé, mieux éduqué au décryptage de toutes ces images qu'il reçoit, est un citoyen averti, plus libre, plus responsable.
Vous tenez beaucoup à la dimension européenne du festival ?
Oui, parce que dans la bataille, la confrontation et l'affrontement des images, l'Europe doit constituer un pôle fort, grand producteur d'images face aux Etats-Unis et à l'Asie qui monte en puissance.
Propos recueillis par Macha Séry
Article paru dans l'édition du 24.05.07.
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