Tuesday, March 06, 2007

king and the clown

Premier film : the King and the clown, aka the King’s man 의 남자
Sorti en 2005, ce film à bas budget a fait un énorme succès au box office coréen. Le genre de succès commercial inattendu, surtout eu égard à la thématique abordée dedans, l’homosexualité, thème assez tendu dans la société coréenne…
En vrac, les ingrédients d’un film qui pourraient se vendre en Occident : des décors et costumes sortis de l’époque Chosun, des saltimbanques qui rappellent nos saltimbanques du Moyen-Age, une OST vraiment bonne, un scénario qui tient la route, et qui ne pèse pas trois tonnes. Le genre de films qui fait verser des larmes (je reviens sur ce chapitre plus tard), mais qui vous donne une énergie formidable, si si. Bref, j’espère qu’il sortira en France…
Pour la trame : des saltimbanques produisent un spectacle critique sur la cour du roi, pour gagner sa croûte… Le dit spectacle expose les mœurs du roi, ainsi que ses aventures avec sa maîtresse sur un ton particulièrement corrosif alors que le dit-roi est connu pour sa cruauté etc. Un conseiller du roi voit ce spectacle par hasard, et rapporte les faits au roi, lequel propose un deal aux saltimbanques. S’ils parviennent à le faire rire, ils vivront à la cour, sinon, ils seront condamnés à mort. Le roi apprécie le spectacle, ainsi que les charmes du jeune acteur qui joue les rôles féminins dans la troupe. S’ensuit la romance entre le jeune clown effeminé et le roi, tandis que le partenaire du clown se languit dans un coin (ahhh, les sankaku kankei, relations triangulaires, dans le cinéma et les dramas coréens…). Les spectacles critiques continuent de plaire au roi, mais arrive « la goutte d’eau qui », qui retranscrit la mort de la mère du roi, et fait comprendre au roi qui sont les vilains coupables. Dans un accès de rage le compagnon du clown se fait crever les yeux, plus tard, le clown effeminé tente de se suicider devant le roi, etc, mais finalement, une fois que le roi le sauve, retourne sur les chemins plus rustiques du saltimbanque, rejoignant le saltimbanque éborgné.
Comme je le disais plus haut, le film lève le voile sur le tabou de l’homosexualité en Corée du Sud. Certaines mauvaises langues que je ne citerais pas (bon, allez, si, je suis chercheuse, je cite mes sources, il s’agit de ma collègue canadienne) diraient que ce n’est pas si tabou que ça en Corée, quand on regarde les relations amicales douteuses entre hommes en Corée, une camaraderie teintée d’un je ne sais quoi un poil « fishy » (in English) suite au service militaire d’une durée de 36 mois, obligatoires (mon dos ayant subi des massages « post-service militaire » en sait quelque chose. « mais si mais si je te jure, j’ai appris ça au service militaire avec mes potes », « mon coco, va falloir drôlement m’arranger ça si tu veux que je me lève et que je marche… »).
Le film caresse le spectateur coréen dans le sens du poil. Oui, la Corée du temps de la dynastie Chosun, que c’est beau, que c’est grand. Petit point historique, cela dit. Le roi présenté ici a réellement existé. Connu pour sa grande cruauté ainsi que sa sensibilité artistique et intellectuelle. D’où le démarrage du film sur des rouleaux « historicisants ».
Après le succès du film, notre miss monsieur (en Corée, on appelle ça un lady boy) nous a fait couv de magazine, publicité pour jus de fruit rouge (cranberry), et autres cosmétiques. Faut dire que c’est presque frustrant de voir un jeune homme à voix grave se trémousser ainsi avec une taille de guêpe et une peau si blanche et des traits si fins. Allez la souris, un coup de Chanel sur ton museau et ça ira mieux… Trêve de plaisanterie.
Cela dit, l’aspect historique du film –je n’en doute pas- plaira à nos amateurs de télérama, friands de beaux costumes, de belles mises en scène usw.
Enfin, en bonne théâtreuse que je suis, je ne suis pas insensible à l’utilisation du théâtre de rue dans ce film, des métaphores qui peuvent tourner autour de la corde sur laquelle nos deux saltimbanques sautent et dansent… (cf asiafellow.net, section essay, "abecedaire", pour une version plus littéraire et anglaise de la critique)



King and the Clown (2 of 6)
Vidéo envoyée par strawberrie




King and the Clown (6 of 6) END
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King and the Clown (4 of 6)
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King and the Clown (3 of 6)
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King and the Clown (5 of 6)
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King and the Clown MV [ENG SUBS]
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