Monday, February 12, 2007

Normes coréennes (réflexions post shopping)

Dongdaemun il y a deux semaines. Je faisais frénétiquement des courses au temple du shopping (que dis-je, l’enfer du shopping), le soir après le taf (oui, les seules heures de fermetures, notez bien, c’est entre quatre heures et cinq heures du matin. Je soupçonne une entente illicite –voyez les vieux réflexes ronronnants de l’ex communautariste/européaniste qui étudiait assidûment son droit matériel et son droit de la concurrence- entre les marchands de Dongdaemun et les taxis séoulites, parce que le métro, lui, ne rouvre que vers cinq heures) parce que ma foi, après avoir passé une semaine à moins 10 (à tel point que nous ne sortions plus du bureau, mais que nous nous faisions livrer le déjeuner…) je m’étais lancée dans la recherche d’un manteau qui vaincrait le froid séoulite.
Le manteau, dieu merci, après deux heures de recherche intense, trouvé. Un truc mignon, en coupe tulipe. J’étais pas hyper fan de la coupe tulipe en jupe itou, mais là ça va. Les boutons de taille asymétrique aussi, c’est mignon. Ce manteau me ressemble… Son côté mimi
Bon, j’ai aussi acheté deux trois petites choses, minette comme je suis.
Mais, voilà donc quelques petites remarques deci delà.
Les vendeuses mériteraient quelques cours de vente !
Il est vrai qu’au Japon, le client est demeuré tellement roi qu’il étouffe parfois dans les galeries commerçantes japonaises, avec l’impression oppressante d’avoir une ventouse collée à ses trousses. Ici, en Corée, on est bien loin de ça… c’est limite si vous ne dérangez pas la vendeuse, qui préfère papoter avec ses collègues, voire même dîner dans les rayons avec d’autres collègues ! Quand la vendeuse japonaise se caractérise par sa délicatesse limite hypocrite, sa collègue coréenne nage dans la franchise bien rude : « Onni, too big ! ». Anéantis mes joggins matinaux qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige (si si, les Coréens ne connaissent pas les installations publiques sportives, alors je pratique l’unique sport démocratique qu’il soit, le jogging matinal). D’un autre côté, la cliente, du coup, elle est tentée d’aller voir si l’herbe est pas plus verte là bas. Bref, je l’ai bien compris, ma coréanisation nécessite encore quelques progrès. Si je dois passer à leur standard (taille 34 ?), le chemin de croix est encore bien long. Quoique, rien n’est impossible, la chance à la cuisine coréenne. Peu de tentation de sucré (et c’est vrai de vrai), beaucoup de légumes et de riz et de poisson. Zéro graisse quand c’est moi qui cuisine (essentiellement des soupes de légumes, du poisson, des algues et du riz. Et c’est miam). Mon corps a quasi adopté les règles gastronomiques coréennes (excepté le sundae et les abats, voir plus bas, autre post). Donc voilou. Enfin un régime alimentaire qui me va, me semble-t-il. Reste que, entre perdre quelques kilos histoire de pouvoir assouvir quelques envies de shopping légitime (quelle minette cette souris) et me référer à certains regards aimants appréciant le « glamour français », je ne sais pas trop à quoi me fier. Laissons la nature faire les choses. Même si je dois admettre que, coréanisation oblige, je deviens de plus en plus consciente de mon image, bref, vigilante au moindre détail parce que je sais que je suis jugée ici pour mon apparence (triste réalité sociale en Corée. Si tu veux être respecté en Corée, sape toi classe), et je supporte de moins en moins bien le gras sous toutes ses formes. C’est terrible à admettre et à écrire, mais j’en viens à avoir un regard coréen sur ces corps à la Botero. Une nouvelle forme de xénophobie, j’imagine, dans ce pays où règne la chirurgie esthétique, où le dernier film qui a explosé au box office porte sur l’histoire d’une chanteuse qui se fait liposucer 40 kilos pour devenir célèbre (ce que je trouve terrible dans la presse coréenne, c’est ces disclaimers : attention, l’actrice a été maquillée et déguisée pour avoir l’air obèse)

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